Le risque de reprise de l’épidémie de Covid-19 était toujours présent en France samedi, alors que les indicateurs continuaient de se dégrader. Selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé, le nombre total de décès s'élèvait à 30.324 avec, pour la première fois depuis mi-avril, plus de 2.000 cas décelés en une journée. Pour lutter contre la prolifération du virus, de nombreuses villes ont rendu le port du masque obligatoire en extérieur. Ce sera le cas dans certaines zones de Paris et de l'Île-de-France, dès lundi
Dans le monde, plus de 19 millions de cas ont été officiellement comptabilisés. En tout, la pandémie a fait plus de 715.000 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi vendredi.
Les infos principales à retenir
- Le bilan total est de 30.324 décès et plusieurs indicateurs se dégradent
- Le port du masque sera obligatoire dès lundi dans certaines zones de Paris et d'Île-de-France
- Le protocole sanitaire pour la rentrée scolaire a été publié, les universités pourront rouvrir en septembre
- Plus de 19 millions de cas officiellement comptabilisés dans le monde
Le nombre de cas augmente en France
Le bilan en France s'établit à 30.324 morts en France, selon le bilan publié vendredi par le ministère de la Santé, soit 12 supplémentaires en 24 heures. Le nombre de patients en réanimation s'élèvait alors à 383. Un indicateur alternant entre baisse et hausse depuis quelques jours mais restant loin des 8.000 patients recensés au plus fort de l'épidémie.
La hausse du nombre de nouveaux cas confirmés était toutefois nette : le dernier bilan faisait état de 2.288 cas supplémentaires en 24 heures. C'est la première fois depuis mi-avril que le cap des 2.000 cas recensés par jour est dépassé. Cela est certes dû à la hausse des capacités de tests mais, dans le même temps, le taux de positivité a lui aussi augmenté.
Masques obligatoires dans de nombreuses villes, dont Paris
Le port du masque sera obligatoire dès lundi dans certaines zones très fréquentées à Paris ainsi qu'en Seine-Saint-Denis, dans les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise selon un communiqué des préfectures concernées. "Tous les indicateurs montrent que le virus circule à nouveau plus activement dans la région", selon le communiqué. Le port du masque sera obligatoire pour les plus de 11 ans dès lundi à 8 heures.
#COVID19 | Renforcement des mesures de prévention en IDF.
— Préfecture de Police (@prefpolice) August 8, 2020
Le préfet de Police et les préfets du 93, 92, 94 et 95 rendent le port du masque obligatoire dans certaines zones à forte concentration de personnes dans l’agglomération parisienne à partir du lundi 10 août 2020 à 8h00. pic.twitter.com/QUtjnwi9DG
Le port du masque est également obligatoire à partir de samedi dans le centre de la cité balnéaire française de Saint-Tropez, célèbre ville de la Côte d'Azur prisée par la jet-set. Le centre-ville, le port et la citadelle de la ville, connue dans le monde entier pour sa vie nocturne, sont concernés par cette obligation, d'une durée d'un mois renouvelable. C'est aussi le cas à Marseille, Nice ou encore Toulouse. La mesure devrait également être adoptée à Paris dès la semaine prochaine. Retrouvez notre reportage à Marseille, où la mesure pourrait se révéler difficile à respecter.
Le ministre de la Santé Olivier Véran, en visite vendredi en Dordogne, a appelé les Français à "tenir bon", même si les fortes chaleurs rendent certains gestes sanitaires difficiles.
La situation s'améliore en Mayenne, Jérôme Salomon salue les efforts faits
Après une poussée galopante, le virus est endigué et le département, qui a quitté le seuil d'alerte rouge pour repasser en orange, a reçu un satisfecit des autorités. Le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a salué la mobilisation des Mayennais face au gestes barrières. "On peut remercier tous ceux qui se sont mobilisés, ça a fait réduire l'incidence, chacun a bien compris les enjeux de ces bons réflexes", a-t-il déclaré, alors que la circulation du virus continuait samedi à ralentir dans le département avec un taux d’incidence de 36,3 % pour 100 000 personnes, contre 49,1 % mardi.
La Mayenne "a été le département de France avec le taux de dépistage le plus élevé, face au Covid-19", a rappelé le Professeur Salomon. "Il n'y a pas de fatalité, la mobilisation de tous permet le contrôle de l'épidémie et vous l'avez démontré", a-t-il poursuivi, tout en mettant en garde : "Même si les chiffres sont à la baisse, il ne faut surtout pas relâcher les efforts".
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : attention à la théorie de l’immunité collective
> Coronavirus : trois questions sur les tests sérologiques rapides en pharmacie
> Vacances : les grands-parents doivent-ils s'inquiéter de garder leurs petits-enfants ?
> Coronavirus : dans les écoles, le protocole sanitaire restera le même à la rentrée
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
Nouvelles destructions d'emplois en France, redémarrage de l'activité ralenti États-Unis
En France, les entreprises privées ont détruit près de 120.000 emplois au deuxième trimestre 2020, après la suppression de près de 500.000 de postes au trimestre précédent. Ce léger mieux est lié à un rebond de l'intérim, avec 108.500 emplois créés dans ce secteur.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'économie américaine a créé 1,8 million d'emplois en juillet, un chiffre très inférieur aux 4,8 millions d'emplois créés en juin, a annoncé vendredi le département du Travail. Le redémarrage de l'activité a en effet été ralenti par un virus reparti de plus belle dans une large partie du pays. Le taux de chômage est toutefois en recul à 10,2% en juillet, contre 11,1% en juin.
La foire au jambon de Bayonne annulée pour la première fois depuis 500 ans
La foire au jambon de Bayonne, qui s'y déroule chaque année depuis 1462, est annulée pour 2020 à cause de l'épidémie de Covid-19, une première selon le maire, Jean-René Etchegaray. "L'ensemble des acteurs de la filière du jambon (...) a considéré qu'il n'était pas raisonnable d'imaginer d'organiser une foire de cette ampleur au mois d'octobre", a-t-il fait savoir, samedi, sur France Bleu Pays basque.
"Il y a trop de risque parce que l'organisation de la foire au jambon se fait à l'intérieur d'un chapiteau, les personnes sont 'touche touche', tout le monde est l'un sur l'autre, la dégustation est à la base même de ce qu'est la foire au jambon", a justifié le maire, ne voulant pas "créer des situations de clusters", alors que la foire accueille habituellement 200.000 personnes en quatre jours.
Des tests pour les visiteurs en Europe
L'Allemagne impose à partir de samedi un test de Covid-19 obligatoire pour tout voyageur de retour d'une région à risque. Au Royaume-Uni, une quarantaine est imposée à partir de samedi aux visiteurs venant de Belgique, Andorre ou des Bahamas.
Près de 722.000 décès dans le monde
En tout, la pandémie a fait près de 722.000 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP vendredi. Près de 19,5 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont plus 11,5 millions sont aujourd'hui guéris. Les États-Unis restent la nation la plus endeuillée avec plus de 161.000 décès dont encore un millier vendredi. Mais en proportion de la population, hors micro-États, c'est en Belgique que la mortalité est la plus élevée (851 morts par million d'habitants), devant le Royaume-Uni (684), le Pérou (619), l'Espagne (610) et l'Italie (582).
L'Amérique latine, région la plus endeuillée
L'Amérique latine et les Caraïbes sont devenues vendredi la région du monde la plus touchée en nombre de morts par le nouveau coronavirus, selon un comptage de l'AFP à partir de données officielles. Avec au moins 215.859 décès, cette région a dépassé l'Europe, qui comptabilise 212.794 morts, selon un bilan établi vendredi. Le Brésil, deuxième pays le plus touché au monde en nombre de décès, frôlait, lui, la barre des 100.000 tués par le virus, samedi. Le Mexique, de son côté, a passé le seuil des 50.000 morts, la Colombie celui des 12.000, et le Chili a franchi samedi le cap des 10.000 morts.