Emmanuel Macron a fait son mea culpa. Le président a reconnu vendredi, lors d'une visite surprise à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, une "erreur" de stratégie sur l'hôpital public, tout en promettant d'améliorer les conditions de travail et salariales des soignants.
Pendant ce temps, les Français peuvent désormais acheter leurs billets de train pour les mois de juillet et août, alors que le bilan de la pandémie est de 27.425 morts, avec une baisse continue des réanimations.
Les informations principales à retenir :
- L'épidémie a tué 27.529 personnes en France, mais les réanimations poursuivent leur baisse
- Emmanuel Macron a effectué une visite surprise à la Pitié-Salpêtrière, à Paris
- Le président a reconnu une "erreur" de stratégie sur l'hôpital public
- Un enfant de 9 ans est mort de la maladie de Kawasaki, alors que l'OMS étudie un lien possible avec le coronavirus
- Les billets de train pour juillet et août sont en vente
27.529 morts en France, nouvelle baisse des réanimations
La France déplore 27.529 morts depuis le début du mois de mars, mais le nombre de patients en réanimation continue de baisser, selon le bilan de la direction générale de la Santé jeudi soir. 2.203 patients se trouvent toujours en réanimation, contre 2.299 jeudi, soit un solde négatif de 96 personnes.
Visite surprise d'Emmanuel Macron à la Pitié-Salpêtrière…
Emmanuel Macron s'est rendu vendredi matin à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris où il a rencontré des médecins. Le chef de l'Etat, qui s'était déjà rendu sur place le 27 février au début de la crise du coronavirus, a débuté cette visite surprise par une table ronde avec des médecins. Accompagné par son ministre de la Santé Olivier Véran, il a ensuite rencontré des responsables syndicaux avant de visiter un service.
"Monsieur le Président, vous avez suscité un magnifique espoir chez les gens, un retour en arrière ne sera pas accepté", a lancé le Pr Dominique Thabut, cheffe de service hépatologie, résumant les difficultés exprimées lors de la réunion par plusieurs de ses collègues.
"Il faut mettre fin à cette paupérisation", a réagi le chef de l'État, en revenant sur la réforme du système de santé engagée il y a deux ans. "On a sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée" car elle ne "portait pas assez de sens" et avait une "ampleur" et un rapport au temps "pas du tout suffisants compte tenu de l'état où était l'hôpital", a-t-il affirmé.
"J'étais convaincu qu'on était en train de changer les choses" et "c'est très cruel pour moi-même", a-t-il ajouté, jugeant que "c'était une super stratégie mais à faire dix ans plus tôt". Mais "je n'ai pas envie non plus qu'on revienne à l'étape d'avant", a-t-il ajouté. C'est pourquoi "oui, on va investir", a promis Emmanuel Macron, qui a affirmé avoir "demandé au ministre un travail express" sur le sujet. "C'est un investissement et pas une dépense", a-t-il estimé.
… mais les soignants toujours remontés
Fin mars déjà, Emmanuel Macron avait promis "un plan massif d'investissement et de revalorisation" pour l'hôpital à l'issue de la crise. Jeudi encore, il a assuré vouloir "aller plus vite" notamment pour revaloriser les rémunérations et les carrières, lors d'une visioconférence avec des médecins hospitaliers. A la Pitié-Salpêtrière, les soignants ont longuement témoigné de leurs conditions de travail dégradées.
"Ce ne sont pas des petites augmentations qui feront les choses, il faut un choc salarial", a assuré le Pr Thomas Similowski, chef du service de pneumologie, en soulignant qu'"une infirmière qui commence est à la limite de la pauvreté". Cadre médical, Nathalie Nion a témoigné des "ménages" (prestations hors de l'hôpital) que font certains soignants, "alors que ce n'est pas réglementaire, parce que les salaires sont insuffisants pour vivre, notamment à Paris".
"On est désespérées, on ne croit plus en vous"
— BFMTV (@BFMTV) May 15, 2020
L'échange tendu entre Emmanuel Macron et deux soignantes pic.twitter.com/05sPPKG699
Sur Europe 1 vendredi midi, Cathy Le Gac, infirmière en réanimation à l’hôpital Beaujon et co-secrétaire du syndicat Sud Santé AP-HP, ne s'est montrée convaincue par les déclarations d'Emmanuel Macron... et menace même d'une grève "après la crise". Son interview à retrouver par ici ou dans la vidéo en haut de ce direct.
Mort d'un enfant de 9 ans du syndrome de Kawasaki à Marseille
Un enfant de 9 ans, atteint des symptômes d'une forme proche de la maladie de Kawasaki décrite chez de jeunes patients ayant été en contact avec le coronavirus, est mort, premier décès de ce type en France, a-t-on appris vendredi auprès de son médecin. L'enfant, décédé d'une "atteinte neurologique liée à un arrêt cardiaque", avait "une sérologie montrant qu'il avait été en contact" avec le coronavirus, mais n'avait pas développé les syndromes du Covid-19, a précisé à l'AFP le professeur Fabrice Michel, chef du service de réanimation pédiatrique de La Timone à Marseille, confirmant une information de La Provence.
Alors que le nombre de cas de cette pathologie augmente à travers le monde, l'OMS a annoncé ce vendredi étudier un lien possible entre cette maladie et le coronavirus. Mais cela reste à ce stade une supposition, et ce lien "doit être prouvé", insiste le docteur Jimmy Mohamed sur Europe 1.
Les billets de trains disponibles à la vente, les Français encouragés à voyager cet été
Les Français vont-ils se ruer sur le rail cet été ? La SNCF va relancer vendredi les réservations des TGV et Intercités pour les vacances d'été, mais ne vendra qu'une place sur deux dans ses trains au moins jusqu'au 2 juin, a indiqué jeudi le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet. "Vous pouvez réserver votre billet de train dès demain (vendredi) pour l'ensemble de la France et nous serons au rendez-vous", a-t-il déclaré.
Les billets seront échangeables ou remboursables sans frais, au cas où. Sur Europe 1, jeudi soir, le secrétaire d'État chargé du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne a indiqué que les Français ne devaient "pas hésiter" à réserver leurs vacances en France cet été.
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Amazon "travaille à une réouverture progressive à partir du 19 mai"
Amazon "travaille à une réouverture progressive à partir du 19 mai" en France, a indiqué la direction du géant américain du commerce en ligne vendredi après l'annonce par les syndicats d'un accord "sur les conditions de reprise de l'activité".
"Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO et SUD et la direction d'Amazon viennent de s'accorder sur les conditions de reprise de l'activité des six entrepôts implantés sur notre territoire, à partir du 19 mai", indiquent les syndicats dans un communiqué. Les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril, après un jugement enjoignant à l'entreprise de procéder à une évaluation des risques avec les représentants du personnel.
Plus de 302.000 morts dans le monde
Le nouveau coronavirus a fait au moins 302.489 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 85.906 décès pour plus de 1,4 million de cas. Suivent le Royaume-Uni avec 33.614 décès, l’Italie (31.368), l'Espagne (27.459) et la France (27425).
Pendant ce temps, le déconfinement se poursuit un peu partout sur la planète. Le Vatican a fait savoir que la basilique Saint-Pierre de Rome, fermée aux touristes depuis deux mois, va rouvrir ses portes aux visiteurs dès le lundi 18 mai. La célèbre place Saint-Pierre sera donc, de fait, elle aussi rouverte au public.
Le championnat belge arrêté, la Bundesliga reprend samedi
Le Championnat de Belgique de football ne reprendra pas en raison de la pandémie de coronavirus et le titre 2020 revient au FC Bruges, a annoncé le Pro League, la Ligue professionnelle belge. Le FC Bruges décroche le 16e titre de champion de son histoire et la lanterne rouge Waasland-Beveren est reléguée en D2. En Allemagne, en revanche, le championnat national, la Bundesliga, reprend officiellement samedi, après deux mois d'interruption.