Alors que le coronavirus continue de circuler en France, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, n'a pas exclu vendredi la possibilité d'un reconfinement local et a averti les Français qu'il fallait se préparer à vivre avec le virus jusqu'à l'été prochain. Pour l'heure, 199 classes et 24 établissements scolaires sont actuellement fermés, selon le ministère de l'Education nationale. Tandis que la mythique course Paris-Roubaix a été annulée.
Les informations à retenir
- La France compte 32.630 morts du coronavirus et plus de 20.000 nouveaux cas en 24 heures
- Le président du Conseil scientifique n'exclut pas un reconfinement local
- L'édition 2020 de Paris-Roubaix annulée
- Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne en zone d'alerte maximale dès samedi
La circulation du virus progresse en France
D'après les dernières données de Santé Publique France, on compte ce vendredi soir 32.630 morts du coronavirus sur le territoire, soit 62 de plus en 24 heures. Les indicateurs continuent de se dégrader : 20.339 nouveaux cas ont été détectés ces dernières 24 heures. De son côté, le taux de positivité des tests progresse fortement et s'établit désormais à 10,4%, contre 9,8% jeudi soir. Par ailleurs, on dénombre 4.837 nouvelles hospitalisations sur les sept derniers jours, dont 921 en réanimation.
Le président du Conseil scientifique n'exclut pas un reconfinement local
Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, n'a pas exclu vendredi la possibilité d'un reconfinement local et a averti les Français qu'il fallait se préparer à vivre avec le virus jusqu'à l'été prochain. "Il faut tout pour éviter le reconfinement local. Si à certains moments c'est nécessaire, il faudra le faire", a-t-il estimé sur BFMTV. "Si à certains moments il faut prendre une décision sur quelque chose qui est encore intermédiaire, de couvre-feu par exemple, il faudra le faire", a-t-il ajouté.
Le Conseil scientifique guide le gouvernement mais est aussi décrié pour son poids dans les décisions politiques prises liées à la crise sanitaire. Face aux critiques des mesures trop restrictives, Jean-François Delfraissy a défendu leur importance et a comparé la stratégie du gouvernement à la "cocotte-minute".
Les mesures sanitaires assouplies en Gironde, mais Bordeaux toujours sous surveillance
La préfète de Gironde a annoncé vendredi un assouplissement des mesures de lutte contre le Covid-19 dans le département, à partir de ce week-end et pour 15 jours, mais a maintenu quelques restrictions dans la métropole bordelaise, comme la fermeture des bars à 22 heures. "La situation est encore sérieuse mais n'est plus exponentielle", a expliqué Fabienne Buccio qui a parlé lors d'une conférence de presse de "stabilisation des indicateurs" et justifié ses nouvelles décisions par le "découplage" entre la métropole bordelaise (environ 800.000 habitants) et le reste du département où les chiffres sont 3 à 4 fois moins élevés.
24 établissements scolaires et 199 classes fermés
Quelque 199 classes et 24 établissements scolaires sont actuellement fermés en raison de cas de Covid-19, a indiqué vendredi le ministère de l'Education nationale, des chiffres en hausse par rapport à la semaine dernière. La semaine dernière, les chiffres officiels faisaient état de 290 classes et 14 établissements fermés.
Il y a trois semaines, un nouveau protocole allégé, fondé sur un avis du Haut conseil pour la santé publique (HSCP), a été mis en place dans les établissements scolaires avec l'objectif de limiter les fermetures. Dans le détail, 21 écoles (sur 50.100) sont actuellement fermées, ainsi qu'un collège (sur 7.200) et deux lycées (sur 4.200). Quelque 199 classes sont en outre fermées (sur 528.400), soit 0,04% du total. Parmi les élèves, 5.279 sont des cas confirmés (sur 12,4 millions), 1.276 parmi les personnels (sur un total de 1,16 million). La semaine dernière, ils étaient respectivement 4.636 et 1.031 cas confirmés.
L'édition 2020 de Paris-Roubaix annulée
L'édition 2020 de Paris-Roubaix, la "reine des classiques" cyclistes, a été annulée en raison du coronavirus, a annoncé vendredi la société organisatrice (ASO). La course, courue habituellement en avril, devait alors lieu le 25 octobre après un report provoqué par le confinement national en vigueur en France de la mi-mars à la mi-mai. L'annulation survient au lendemain de l'annonce du classement de Lille, voisine de Roubaix, en zone d'alerte maximale à partir de samedi.
La décision a été prise "à la demande du préfet du Nord et de la région des Hauts-de-France", a expliqué ASO, "et suite à l'annonce d'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, plaçant la métropole européenne de Lille en zone d'alerte maximale".
Le coronavirus, une maladie profondément inégalitaire
Une vaste enquête commandée par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), menée sur plus de 130.000 personnes et publiée ce vendredi, a dressé le premier profil des personnes touchées par le coronavirus en France. Cette étude, baptisée EpiCov, montre l’importance primordiale de l’origine sociale et des conditions de vie sur le coronavirus. Ainsi, les classes défavorisées sont nettement plus contaminées que les classes aisées, faisant du Covid-19 une maladie profondément inégalitaire.
"Plan blanc" en Ile-de-France, 50 millions d'euros pour des lits à la demande
Les hôpitaux et cliniques d'Ile-de-France doivent se préparer à "une marée très forte" de nouveaux malades du Covid-19, a déclaré jeudi à l'AFP le directeur de l'agence régionale de santé (ARS), Aurélien Rousseau. Le "plan blanc renforcé" a été activé, permettant aux établissements de santé de déprogrammer des activités chirurgicales. Autre outil déclenché : le dispositif de régulation régionale des lits de réanimation", déjà mis en place pendant la première vague épidémique du printemps.
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L'Amérique latine, région la plus touchée en termes économiques et sanitaires
L'Amérique latine et les Caraïbes connaissent "les pires conséquences économiques et sanitaires" dans le monde en raison de la pandémie de Covid-19, selon la Banque mondiale, qui prévoit une baisse du Produit intérieur brut régional de 7,9% en 2020. "Notre région connaît les pires conséquences économiques et sanitaires dues au Covid-19 dans le monde", a déclaré le vice-président de la Banque mondiale pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Carlos Felipe Jaramillo.
État d'urgence sanitaire dans la région de Madrid
En Espagne, le gouvernement a décrété un "état d'alerte" dans la région de Madrid et dans plusieurs villes voisines. Cet état d'alerte - qui équivaut à un état d'urgence sanitaire - est entré en vigueur avec effet immédiat et pour une durée de 15 jours. Le but principal était de rétablir le bouclage partiel de Madrid et de plusieurs municipalités voisines en vigueur depuis le 2 octobre, mais qui avait été invalidé jeudi, à la surprise générale, par un tribunal madrilène.
Plus de quatre millions de personnes concernées n'ont plus le droit de sortir de leur municipalité, sauf pour aller travailler ou étudier, se rendre chez un docteur ou dans un tribunal ou pour une urgence humanitaire.
Plus de 36,2 millions de cas
La pandémie a fait au moins 1.057.084 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi jeudi par l'AFP. Plus de 36,2 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués. Les Etats-Unis sont le pays le plus touché avec 212.632 décès. Suivent le Brésil (148.957 morts), l'Inde (105.526 morts), le Mexique (83.096 morts), et le Royaume-Uni (42.515 morts). La pandémie a nettement accéléré dans presque toutes les régions du monde ces sept derniers jours (+315.000 nouveaux cas par jour au niveau mondial, soit 6% de plus que la semaine précédente), Europe en tête (+28%), à l'exception de l'Asie (-7%), selon un bilan établi vendredi par l'AFP.
Au moins 2,75 millions de migrants étaient empêchés de rentrer chez eux cet été par les restrictions imposées pour combattre la pandémie de Covid-19, affirme l'ONU, appelant d'urgence à la coopération internationale pour trouver des solutions à cette crise.