Brigade anti-covid Assurance maladie traçage cas contacts 1:30
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Caroline Baudry, édité par Mathilde Durand
Alors que le nombre de cas augmente en France, en Seine-Saint-Denis, la brigade "anti-covid", chargée de briser les chaînes de contamination, reste mobilisée. 26 agents s'entretiennent avec plus de 300 personnes chaque jour et des renforts sont attendus pour faire face à la pression. 
REPORTAGE

Le nombre de nouveaux cas de coronavirus continue d'augmenter en France : 785 ont été confirmés entre dimanche et lundi selon un dernier bilan de la Direction générale de la Santé. En région parisienne, la Seine-Saint-Denis est un département particulièrement touché. Pour briser les chaînes de contamination, les enquêteurs de la Caisse primaire d'assurance maladie de Bobigny, transformée en cellule de "traçage de contact" ou "brigade anti-covid", s'activent. Ils sont environ 26 agents mobilisés, et dix personnes de plus sont attendues en renfort à la fin de la semaine. 

La possibilité de l'anonymat

Face à son ordinateur, Melissa commence son enquête sanitaire. "Pour les cas contacts, cela va être toutes les personnes que vous avez vues sans masques et sans respecter la distanciation sociale d'un mètre", indique-t-elle à une malade du Covid-19. Cette dernière lui donne les noms des personnes qu'elle aurait pu contaminer, avant l'apparition de ces symptômes. Ces cas contacts seront appelés uns par uns pour être prévenus et testés. Les cas "zéro", appelé en premier, doivent s'isoler durant 14 jours. 

En ligne, Melissa propose aux patients de garder leur anonymat. "Certains ont peur et pensent que cela peut-être quelque chose de mal", analyse-t-elle. "Cela débloque énormément de situations, surtout dans le milieu professionnel". Les enquêteurs peuvent remonter jusqu'à sept jours pour les malades asymptomatiques et chaque patients a, en moyenne, trois cas contacts. 

Aucun cas entre les mailles du filet

L'objectif : qu'aucun cas de contamination ne passe entre les mailles du filet, alors que la situation se dégrade en Seine-Saint-Denis. Plus de 300 personnes sont contactées chaque jour et les enquêteurs s'assurent qu'elles aient des masques et des moyens de s'isoler, en attendant les résultats du test. A Bobigny, au sein de la cellule de traçage, 12 langues sont maîtrisées, pour s'adresser à toute la population.

"On était, début juillet, à 30 cas par jour. Là on est entre 80 et 100, donc on a presque multiplié par trois en un mois", constate Aurélie Combas-Richard, directrice générale à l'Assurance maladie du département. "Le virus, c'est vraiment une course contre la montre. Il faut vraiment qu'on arrive à boucler les enquêtes en 24 heures, il faut qu'on aille plus vite que le virus si vous voulez." En retraçant les chaînes de contamination, les agents s'aperçoivent qu'avec l'été, des réunions de familles ont lieu, des soirées entre jeunes adultes et des vacances, pendant lesquelles les gestes barrières ne sont pas respectés.