Le ministère de la Santé est inquiet face à l'épidémie de grippe qui sévit en France cet hiver et qui s'étend du sud-est jusqu'aux Hauts de France. "Les services d'urgences sont aux limites de leurs capacités" a indiqué mardi, Marisol Touraine, la ministre de la Santé. La situation est particulièrement délicate dans le nord de la France. Les hôpitaux de Lens, Armentières et Troyes ont déclenché durant quelques jours le plan blanc, un plan spécifique d'urgence sanitaire. "La plupart de nos établissements dans les hauts des Hauts-de-France, dans l'ex-région Nord-Pas-de-Calais, sont des hôpitaux en tension", constate Patrick Goldstein, chef du pôle des urgences au CHU de Lille. "La prochaine étape, c'est la déprogrammation. Un certain nombre de patients qui viendront pour des soins usuels à l'hôpital verront leurs rendez-vous reculés pour que l'on puisse prendre en charge les patients qui ont besoin d'une hospitalisation dans le cadre de cette épidémie".
"Les couloirs sont bondés de monde". A Bobigny, près de Paris, aussi, la situation est compliquée. Les patients sont rapidement pris en charge lorsqu'ils arrivent mais c'est ensuite qu'il y a embouteillage. Certains attendent ainsi plusieurs heures sur des brancards que des lits se libèrent. "Les couloirs sont bondés de monde, il n'y a de la place nulle part", constate Mehdi, venu avec son père de 88 ans. "Cela va faire onze heures qu'il est aux urgences."
Plan "hôpital en tension". "On a une augmentation de patients qui souffrent de problèmes respiratoires ce qui nous amène à hospitaliser plus de patients", constate Frédéric Adnet, directeur des urgences de l'hôpital Avicenne de Bobigny. La semaine dernière, le plan "hôpital en tension", le cran en dessous du plan blanc, a été débloqué. Une cellule de crise se réunit tous les jours pour essayer de reporter des hospitalisations bénignes et libérer un maximum de lits dans les différents services. Ce plan a également été activé à Lyon, Sète, Nîmes, Montpellier ou encore à Metz, où les grippés représentent un quart des hospitalisations.
Surmortalité. Les retards d'hospitalisation peuvent conduire à une surmortalité. "C'est le cas à Strasbourg, où une surmortalité de 50 % a été constatée par rapport aux deux dernières années", assure Pascal Bilbault le chef des urgences.