Épidémie de grippe : "On est dans la phase croissante"

L'épidémie de grippe, qui touche particulièrement les personnes âgées, est déjà très virulente dans certaines régions de France.
L'épidémie de grippe, qui touche particulièrement les personnes âgées, est déjà très virulente dans certaines régions de France. © AFP
  • Copié
Eve Roger et M.L.
Le docteur Bruno Lina, professeur de virologie, est revenu sur le caractère précoce de l'épidémie de grippe qui touche la France, mardi, sur Europe 1. 
INTERVIEW

Le ministère de la Santé a annoncé mardi que le virus de la grippe frappait désormais les treize régions de France métropolitaine. Il y a une semaine, seules neuf régions étaient touchées. L'épidémie progresse donc, et intervient de manière précoce. Interrogé par Europe 1, le professeur de virologie Bruno Lina, responsable du centre national de référence sur la grippe, juge pourtant que "cela n'a rien d'exceptionnel". "C'est vrai qu'habituellement, c'est plutôt au cours du mois de janvier ou de février que l'épidémie commence. Mais on sait qu'il y a eu un certain nombre d'années où l'épidémie a commencé début décembre, voire mi-novembre", explique-t-il. 

Un phénomène de "rattrapage".  "On est dans la phase croissante", explique Bruno Lina, pointant le fait que certaines régions sont plus durement touchées. "Par exemple en Rhône-Alpes, l'épidémie est très forte : beaucoup de consultations, beaucoup de patients qui viennent à l'hôpital, et surtout malheureusement pas mal de monde hospitalisé et en réanimation", souligne-t-il. "Quand vous comparez ça à d'autres régions de France qui sont moins touchées comme le Nord ou une partie de l'Ouest de la France, où l'épidémie de grippe est présente mais ne fait que commencer, on a l'impression qu'il y a une différence d'impact encore importante. Mais normalement, les choses devraient se lisser assez rapidement et un phénomène de rattrapage des zones non épidémiques devrait se faire." 

"Ce virus se multiplie bien". Si la précocité de l'épidémie n'est pas exceptionnelle selon Bruno Lina, le médecin reconnaît que le virus est particulièrement virulent cette année. "On a le sentiment que ce virus se multiplie bien, et que les personnes infectées sécrètent de grosses quantités de virus, plus que d'habitude", détaille-t-il. "Cela peut expliquer que, dans certaines conditions, la transmission de ce virus se fasse de façon particulièrement rapide." Quant à la vaccination, elle n'est plus utile que pour les habitants des régions où l'épidémie vient de commencer, selon le professeur : "Il faut bien intégrer le délai de 15 jours à trois semaines, qui est le temps qu'il faudra pour que le vaccin commence à vous protéger."