Ce sont deux études, l'une américaine, l'autre suédoise, qui ont pointé il y a quelques années les corrélations entre crises cardiaques et changement d'heure. Elles affirment toutes deux que le lundi suivant le passage à l'heure d'été connaît chaque année un pic d'infarctus. Info ou intox ?
Des chiffres différents mais convergents. L'étude la plus récente, menée par des chercheurs suédois de l'Institut Karolinska de Stockholm et publiée dans la revue américaine New England Journal of Medicine, montre que pendant la semaine qui suit le passage à l'heure d'été, où les montres sont avancées d'une heure, le nombre d'infarctus augmente de 5%. Leurs homologues américains constatent pour leur part que les crises cardiaques font un bond de 25% aux Etats Unis le lundi suivant le changement d'heure.
Stress ou bouleversement des horloges internes. D'après l'étude suédoise, faite à partir d'une base de données où sont recensées toutes les crises cardiaques survenues en Suède entre 1987 et 2006, ces variations du nombre d'infarctus sont étroitement liées aux effets du changement d'heure sur les habitudes de sommeil et les rythmes biologiques. Pour le docteur Amneet Sandhu, cardiologue de l'Université du Colorado à Denver, qui dirige l'étude américaine, c'est sans doute le stress de reprendre une semaine de travail associé à un cycle de sommeil bouleversé qui pourrait être mis en cause dans ce pic d'infarctus.
Des chiffres à relativiser et à contextualiser. Le cardiologue Amneet Sandhu relativise toutefois ces chiffres qui concernent principalement des personnes déjà vulnérables à des maladies cardiaques. Elles en particulier auraient un plus grand risque après un changement soudain d'heure, suppute ce cardiologue, qui souligne qu'historiquement les crises cardiaques se produisent le lundi matin.
Suédois comme Américains conseillent donc aux hôpitaux du monde entier d'augmenter leurs effectifs lundi prochain afin d'être prêt en cas d'afflux massif de victimes d'attaques cardiaques.