Depuis quelques jours, certains chercheurs n'hésitent pas à accuser The Lancet, prestigieuse revue médicale, d'avoir voulu faire "du buzz" avec cette étude sur l’éventuelle dangerosité de l'hydroxychloroquine utilisée contre le nouveau coronavirus. La revue a dû émettre une "mise en garde" après cette publication qui a conduit à geler dans le monde entier les prescriptions et les essais cliniques autour de ce médicament.
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Les erreurs, voire des rétractations d'articles, sont fréquentes, de l'avis de nombreux scientifiques, y compris dans The Lancet, 32ème des 50 revues scientifiques les plus influentes dans le monde, derrière Nature mais devant Science. Mais une "mise en garde" de la direction de la revue elle-même est plus rare.
Profusion de publications autour du Covid-19
Celle-ci est en partie liée au contexte de la pandémie : d'habitude, une publication prend six mois à un an, mais ce délai a été largement raccourci, selon le professeur Martin Blachier, épidémiologiste et spécialiste en santé publique. "Des médecins sont chargés de revoir les papiers. En ce moment, il y en a 200 à 300 qui sortent chaque jour sur le Covid-19. On leur dit d’aller très vite. C’est probablement cet empressement qui fait que la revue est de moins bonne qualité et laisse passer des erreurs."
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Autre élément : c'est rarement sur ce type d'étude, exploratoire, qu'on prend des décisions importantes comme celles de l'OMS ou du ministre de la Santé, Olivier Véran, de suspendre essais cliniques et prescriptions du médicament.
Mais ce bug n'est pas tout à fait une première pour la revue The Lancet. Dans les années 1990, elle a avait publié un article frauduleux qui suggérait que la vaccination pouvait être à l'origine de cas d'autisme chez les enfants. L'article avait fait l'objet d'un retrait… 12 ans plus tard.