Le numerus clausus, qui limite le nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine, sage-femmes, dentaire ou pharmacie, sera supprimé à la rentrée 2020 dans le cadre du plan santé présenté mardi par Emmanuel Macron, a-t-on appris lundi de source proche du dossier.
Le gouvernement entend ainsi répondre au manque de praticiens sur le territoire et favoriser la diversification des profils accédant aux études de médecine, selon la même source. "Il y a trop d'enfants qui souffrent", avait estimé la semaine dernière la ministre de la Santé Agnès Buzyn, évoquant la première année des études de médecine, très sélective. Ce "n'est plus supportable, c'est un gâchis", avait-elle insisté.
Une forme de "sélection" subsistera, a indiqué la source proche du dossier, sans en préciser la teneur.
"Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes". Agnès Buzyn a confirmé cette suppression dans Le Parisien, pour "arrêter le gâchis humain". "Ça suffit de désespérer des générations entières de jeunes qui obtiennent le bac parfois avec une mention bien ou très bien, mais qui se voient refuser l'entrée dans des études de médecine et vivent cela comme un échec fondamental".
Sur la nécessité de diversification des profils, la ministre estime que "nous ne pouvons pas sélectionner les futurs médecins uniquement sur leurs compétences en maths ou en physique. Nous avons aussi besoin de profils numériques, humanistes, que l'actuelle sélection ne favorise pas".
La situation démographique médicale sera tendue jusqu'en 2025 environ. La première année commune aux études de santé (Paces) donne actuellement lieu à un concours très exigeant : sur les quelque 60.000 étudiants inscrits, seulement 13.500 ont été autorisés cette année à poursuivre leur cursus en médecine, odontologie (dentaire), pharmacie ou maïeutique (sages-femmes).
Ce quota ou "numerus clausus" permet depuis près d'un demi-siècle au pouvoir politique d'ajuster la démographie médicale. D'abord à la baisse, dans l'espoir de réduire les dépenses, sans grand succès. Puis à la hausse, face aux pénuries croissantes et à l'apparition de déserts médicaux. La France devra faire face à une situation démographique médicale tendue jusqu'en 2025 environ.