C'est l'un des antibiotiques les plus prescrits aux enfants et il est en rupture de stock. Dans sept pharmacies sur dix en France, aucune boite d'amoxicilline n'est disponible. Ce médicament, utilisé essentiellement contre les maladies hivernales, est pourtant essentiel pour les enfants comme leurs parents. Alors, face à la pénurie, une cinquantaine d'officines est autorisée à produire ses propres gélules pour soulager la pénurie. Car si les étagères sont vides, c'est en partie dû à l'épidémie de Covid-19... en Chine !
Le géant asiatique fabrique la matière première de l'amoxicilline. Mais avec les changements de cap de la politique sanitaire chinoise et l'explosion des cas de Covid-19, les chaînes d'approvisionnement sont affectées et les médicaments sortant des usines chinoises, sont réquisitionnés par le gouvernement communiste du pays pour tenter de soigner la population.
"On n'a absolument plus rien"
Avec une telle situation, dans les pharmacies, les patients doivent donc s'habituer à voir des rangées de médicaments clairsemées sur les étagères des officines. Avec l'explosion de la demande, il est très difficile d'approvisionner tout le monde en antibiotiques, surtout en amoxicilline, reconnaissent les pharmaciens.
"L'amoxicilline, générique de clamoxyl, c'est zéro pointé. On n'a absolument plus rien", s'alarme Frédérique, un pharmacien de la région parisienne. "On est obligé de jongler en contactant les médecins, pour trouver d'autres possibilités (de traitement ndlr). "On essaye de passer aussi des coups de téléphone à des confrères. Mais clairement, c'est une catastrophe, donc on est en train de passer un hiver un peu difficile", reconnaît-il au micro d'Europe 1.
Des enfants "en danger de mort"
Un désarroi partagé par les médecins qui se retrouvent privés de l'antibiotique le plus prescrit chaque hiver. "Pour les angines, otites et pneumonies, l'amoxicilline, c'est le médicament recommandé pour les soigner. On n'a aucune alternative fiable à ce traitement. Tous les gens qui prennent en charge les enfants sont très impactés parce que ce sont eux les plus touchés", souligne Anna Boctor, vice-présidente du syndicat Jeunes Médecins et pédiatre à Nice. "Je n'ai jamais connu ça et clairement, ça peut mettre les enfants en danger de mort. C'est inacceptable", s'indigne la professionnelle. Et, selon l'Agence du médicament, la situation devrait être très tendue jusqu'en mars prochain.