Un écolier sur cinq saute le petit-déjeuner : c’est quatre fois plus qu’en 2016, d’après une étude menée fin janvier par le cabinet Spark Market Research et financée par l'entreprise Kellogg, dévoilée ce mercredi. Un tiers des enseignants interrogés remarque, en outre, que ce phénomène augmente chaque année. L’inquiétude grandit, donc, parmi la communauté éducative.
Des bonbons ou des gâteaux sucrés, mais pas de petit-déjeuner
Chloé, professeure en école maternelle à Paris remplaçante dans des établissements d’éducation prioritaire, se confie au micro d’Europe 1. "Ça arrive que certains petits me disent qu’ils ont bu un biberon de lait, mangé des bonbons, ou bien grignoté quelques gâteaux sucrés sur le chemin de l’école, ce qui n’est pas un vrai petit-déjeuner", rapporte-t-elle. "Parfois, même, ils ne répondent rien."
Fatigue, manque de concentration et baisse de moral
L’impact est direct sur les progrès scolaires. Huit enseignants sur dix notent par exemple, dans cette étude, que les enfants qui arrivent en classe en ayant faim sont fatigués. Et deux professeurs sur cinq observent une baisse de moral des élèves due à la faim. "La chose la plus flagrante que l’on observe, c'est surtout au niveau de la concentration", reprend Chloé. "Ils ont du mal à réaliser le travail proposé puisqu’ils n'ont rien dans le ventre", déplore-t-elle.
Des petits-déjeuners gratuits mis en place en 2019
"Ça m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des enfants qui se plaignent d'avoir faim dès 9 h et demie… Ça fait long à attendre", remarque l’enseignante. Des petits déjeuners gratuits dans les écoles avaient pourtant été mis en place en 2019, lorsque Jean-Michel Blanquer était ministre de l’Education, ciblant plus particulièrement les quartiers défavorisés et les communes rurales. Des aides avaient alors été versées aux collectivités pour pérenniser ce dispositif quelque peu perturbé, ensuite, par la crise sanitaire.