Des "héros en blouse blanche". C'est ainsi que le président a qualifié le personnel soignant en première ligne face au coronavirus. Et c'est tout notre système hospitalier qui est désormais mis à l'épreuve pour répondre à l'épidémie qui ne cesse de se propager. Pour en savoir plus sur le quotidien de ces médecins, infirmiers, aides-soignants, Europe 1 s'est rendue dans les services d'infectiologie et de réanimation de la Pitié Salpêtrière, qui s'organisent et tentent d'accueillir le plus de malades possibles.
"Normalement, on a sept lits dédiés pour ce genre de pathologie, et on est passé à 56 lits", explique Alexandre Bleibtreu, précisant que quarante sont déjà occupés par des patients atteints du coronavirus. En quelques jours, cet infectiologue a dû, avec ses confrères, mobiliser un grand nombre de lits. "Et maintenant, on a aussi le troisième étage où il y a quinze lits en plus", ajoute-t-il, précisant que de nombreux médecins sont venus renforcer les équipes de la Pitié Salpêtrière où tout le personnel est désormais équipé de masque.
"On a de quoi faire face à une épidémie d'une certaine ampleur"
En ce qui concerne les cas plus graves, ils sont réorientés vers le service de réanimation. "On regarde l'état physiologique du patient, ses antécédents, son âge et on discute avec nos réanimateurs en fonction des places disponibles. Ce qu'il faut, c'est s'adapter, qu'il y ait presque une médecine de guerre", selon Alexandre Bleibtreu.
Et même au sein du service réanimation, les quinze lits sont déjà tous occupés par des malades dans un état critique. Face au nombre important de patients, d'autres unités sont en train d'être ouvertes afin de pouvoir mobiliser, si besoin, plus de 100 lits disponibles rien que sur l'hôpital de la Pitié Salpêtrière. Malgré l'inquiétude ambiante, le professeur Demoule se veut rassurant : "On a de quoi faire face à une épidémie d'une certaine ampleur", affirme-t-il au micro d'Europe 1.
35 à 45% de mortalité chez les patients en réanimation
Mais ce qui marque, c'est l'âge des patients touchés par l'épidémie "qui ont pour beaucoup entre 50 et 60 ans", déclare-t-il, précisant toutefois qu'il s'agit de personnes "en surpoids, avec un diabète ou une immunosuppression". Si en Chine, 60% des patients admis en réanimations sont morts, le professeur Demoule estime qu'en France, on se situera plutôt entre 35 et 45%.