L'épidémie de fièvre jaune, qui sévit en Angola et s'est déjà exportée en Chine, risque de se propager davantage pour devenir une "crise mondiale", a averti jeudi la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR).
Une crainte partagée par l'OMS. Dans un communiqué, la directrice du département de la Santé de la Fédération, Julie Lyn Hall, a expliqué que "les stocks limités de vaccins, les systèmes inadéquats de surveillance des maladies, la mauvaise hygiène et les interactions transfrontalières économiques et sociales quotidiennes risquent de transformer une crise nationale en crise mondiale". Cette crainte est partagée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a convoqué jeudi son comité d'urgence pour déterminer si l'épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale, comme le virus Ebola en Afrique de l'Ouest ou le virus Zika en Amérique latine.
"Les voyageurs non vaccinés risquent de transformer cette épidémie en une crise régionale ou internationale si nous n'agissons pas rapidement pour protéger les populations vulnérables et n'aidons pas les communautés à réduire leurs risques d'infection", a déclaré Julie Lyn Hall.
L'Angola, épicentre de l'épidémie. Le 12 mai, l'OMS avait comptabilisé 293 décès depuis fin décembre 2015, date à laquelle l'épidémie de fièvre jaune a été détectée en Angola. Au total, 2.267 cas suspects ont été enregistrés, mais pour l'instant seuls 696 ont été confirmés en laboratoire. La capitale angolaise Luanda est l'épicentre de l'épidémie, mais elle s'est propagée à d'autres parties du pays. Elle s'est en outre exportée en République démocratique du Congo (RDC), au Kenya et en Chine, par le biais de voyageurs non immunisés. De plus, une autre épidémie de fièvre jaune, non liée à celle d'Angola, touche l'Ouganda.
La vaccination, principale mesure préventive. La vaccination est la principale mesure préventive contre la fièvre jaune, maladie hémorragique sans traitement spécifique. S'il est possible d'en réduire les symptômes, près de la moitié des personnes gravement atteintes qui ne sont pas traitées vont mourir. D'après l'OMS, quatre laboratoires dans le monde fabriquent chaque année 60 à 70 millions de vaccins contre la fièvre jaune, transmise par le moustique Aedes aegypti, vecteur de nombreux virus comme le Zika ou la dengue.