Faut-il changer la loi sur la fin de vie ? À partir de ce jeudi, 150 Français tirés au sort vont en débattre afin de rendre leurs conclusions sur le sujet au gouvernement au printemps prochain, sans garantie sur leur mise en œuvre. Le but est de réfléchir à l'opportunité de changer, ou pas, la loi existante, dite Claeys-Leonetti, qui interdit euthanasie et suicide assisté. Les anti-euthanasie en France prônent le fait que l'on peut déjà mourir dans la dignité en France, grâce aux unités de soins palliatifs qui permettent de soulager et d'accompagner les personnes jusqu'à la fin, sans mettre un terme à leurs vies volontairement.
Mais en France, les soins palliatifs sont totalement insuffisants. Près deux tiers des Français n'ont pas accès aux soins palliatifs et seulement 30% des personnes des personnes qui ont besoin de ces soins peuvent réellement en bénéficier selon les associations. Et pour cause, en France, 26 départements sont totalement dépourvus d'unités de soins palliatifs.
Le sentiment "qu'on meurt mal en France"
"Ces Français là, soit ils ne peuvent pas bénéficier d’un accompagnement de qualité, soit ils sont obligés de partir loin de chez eux et de leurs proches", regrette la médecin et présidente de la société française d'accompagnement et de soins palliatif, Claire Fourcade. "C’est à cause de cette mauvaise diffusion des soins palliatifs en France qu’on a ce sentiment persistant chez nos compatriotes qu’on meurt mal en France", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
En France, 7.500 lits sont consacrés à la prise en charge des personnes en fin de vie. Cela représente 2,8 lits pour 100.000 habitants. Il faudrait au moins 5 lits pour 100 000 habitants pour que tout le monde ait accès aux soins palliatifs.