Emmanuel Macron avait récemment ouvert la voie à une "aide à mourir" sous conditions en promettant un texte à partir du mois d'avril. Une commission spéciale a ainsi entamé une série d’auditions de soignants, de patients et d'associations afin de peaufiner le texte qui doit bientôt être présenté à l'Assemblée. Mais les grands absents de ce rendez-vous sont les gériatres qui n'ont pas été convoqués par cette commission, alors même que leur implication dans le processus d'aide à mourir est pourtant, lui, bien mentionné dans plusieurs articles du projet de loi.
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"Les gens sont très inquiets"
Un projet de loi qui complique déjà leur travail au quotidien depuis plus d'un an. En effet, la possible ouverture d'une aide à mourir a introduit une perte de confiance avec les patients âgés, explique Dr Sophie Moullias, responsable du comité éthique, droits et accompagnement de la Société française de gériatrie et gérontologie.
"Il y en a beaucoup qui ne veulent pas venir à l'hôpital en disant 'on sait qu'à l'hôpital, on ne soigne pas bien les vieux et on sait qu'aujourd'hui, on préfère les tuer.' Les gens sont très inquiets et ils sont persuadés qu'il va forcément y avoir de la douleur, de la souffrance, qu'on va leur dire qu'on ne peut plus rien faire à leur âge et qu'on va leur proposer la piqûre ou le bouillon de minuit".
Alors que les gériatres soient entendus ou pas, le texte, lui, va continuer son chemin législatif. Après l'examen par cette commission spéciale, le texte remanié arrivera dans l'hémicycle le 27 mai prochain.