Grève des laboratoires d'analyses médicales : que faire si vous devez réaliser un prélèvement

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Romain Rouillard / Crédit photo : STEPHANE MOUCHMOUCHE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Pour protester contre les réductions des tarifs des actes d'examen imposées par l'Assurance maladie, sept syndicats de biologistes appellent à la mobilisation et à la fermeture des laboratoires d'analyses médicales à partir de ce vendredi et jusqu'à lundi 23 septembre inclus. Une grève qui n'aura que peu de conséquences pour les patients.

Le mouvement est inédit par son ampleur. À compter de ce vendredi et jusqu'au lundi 23 septembre inclus, sept syndicats de biologistes appellent à la mobilisation et à la fermeture des laboratoires d'analyses médicales pour protester contre les réductions des tarifs des actes d'examen imposées par l'Assurance maladie. Une baisse de près de 10% "alors que près de 11% de baisse ont déjà été subis sur les deux dernières années", indiquent-ils dans un communiqué. 

Selon les syndicats, ces tarifs "engendreront des ajustements sur l’ensemble des coûts, avec comme conséquences : la disparition de nombreux laboratoires de proximité, particulièrement dans les zones rurales, la fermeture de la grande majorité des laboratoires les après-midis et tous les samedis, l'arrêt des investissements et l’arrêt de la réalisation de certains examens biologiques utiles aux patients, et réalisés à perte". Ainsi, de nombreux laboratoires garderont le rideau baissé durant les trois prochains jours, voire davantage dans la mesure où le mouvement est "reconductible". 

Les patients pourront être redirigés vers l'hôpital

Néanmoins, cette mobilisation devrait être sans conséquence majeure pour les patients. "Normalement, sur les comptes-rendus d'examen, les patients ont été prévenus de cette période de crise, les professionnels de santé aussi", indique Lionel Barrand, président du Syndicat Les Biologistes Médicaux. Par ailleurs, les analyses présentant un caractère d'urgence sont assez largement minoritaires. "Cela peut concerner des d-dimères, c'est-à-dire des marqueurs pour vérifier que le patient ne fait pas de phlébite ou d'embolie pulmonaire, ou alors s'il ressent une douleur abdominale, car on ne sait pas si c'est grave ou pas. On peut mentionner quelques chimiothérapies qui ne peuvent pas être décalées ou bien quelques bilans de dialyse", énumère Lionel Barrand.

Dans ces cas de figure, un processus existe pour que les personnes concernées puissent être prises en charge. "Pour les gens qui auraient des urgences le jour même, il faudra composer le 15 et ensuite, selon l'urgence et les symptômes, ils seront réorientés vers un établissement hospitalier. Parce que même si les représentants des biologistes hospitaliers et hospitalo-universitaires soutiennent le mouvement, ce qui est historique, l'hôpital ne s'arrête pas de travailler pour autant". Il en va de même pour les patients devant réaliser une analyse pré-opératoire. "La majorité d'entre eux sont au courant et ont pu prendre leurs précautions en avance", assure Lionel Barrand. 

"Il n'y a pas lieu de réquisitionner" 

Peut-on enfin imaginer des réquisitions de laboratoires qui obligeraient ces derniers à recevoir du public ? "Oui, c'est possible. Certaines ARS se posent la question", confirme Lionel Barrand qui met toutefois en garde. "Les laboratoires avaient été réquisitionnés il y a deux ans de manière abusive. Les réquisitions avaient été cassées, en référé, par notre avocate parce qu'elles n'étaient pas justifiées. Sachant qu'on peut décaler la majorité des prélèvements et que les quelques prélèvements urgents peuvent être réalisés en milieu hospitalier, il n'y a pas lieu de réquisitionner, sinon, on réquisitionne pour tout".