L'épidémie de grippe saisonnière a désormais gagné la métropole française où Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) est la première région touchée, ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, avançant en revanche que les cas de bronchiolite pourraient avoir passé un pic et désormais décliner. "On invite vraiment à la prudence", a déclaré Isabelle Parent, épidémiologiste à l'agence Santé publique France.
"Être prudent" avec les personnes vulnérables
"Il faut rappeler qu'aller visiter des personnes âgées pendant les fêtes nécessite vraiment d'être prudent", a-t-elle insisté, lors d'une conférence de presse organisée par Santé publique France pour la publication de chiffres hebdomadaires sur les principales infections respiratoires aiguës. La semaine dernière, achevée le 10 décembre, a notamment été marquée par l'arrivée de l'épidémie de grippe en métropole. La région PACA est la première touchée, mais d'autres devraient suivre car la majorité, 8 sur 13, sont déjà en phase pré-épidémique. En Outre-mer, Mayotte reste frappée par l'épidémie.
Dans ce contexte, les autorités sanitaires se sont aussi inquiété du maigre respect des gestes barrières. Selon une enquête de Santé publique France menée en septembre, à peine plus d'un Français sur deux juge nécessaire de porter un masque s'il a des symptômes comme une toux ou de la fièvre. "En France, on ne s'est pas encore approprié ce geste barrière qui est essentiel" et reste associé dans les esprits au seul Covid-19, a regretté Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.
10 millions de vaccinés contre la grippe
Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a appelé mercredi à "un rebond de la vaccination" contre la grippe, pour "passer de bonnes fêtes" et pour que "les hôpitaux ne soient pas débordés cet hiver". "Il faut un rebond de la vaccination. On a franchi les 10 millions sur la grippe, on a franchi les 5 millions sur le Covid. On est toujours en avance par rapport aux chiffres de l'an dernier sur le Covid, il faut qu'on rattrape un peu sur la grippe. Et c'est le bon moment pour le faire", a-t-il dit lors d'un déplacement dans une pharmacie du XIXe arrondissement de Paris avec Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée aux Professions de santé.
Interrogé sur un éventuel ras-le-bol des Français à l'idée de se faire revacciner, le ministre a jugé qu'"il y a peut-être un effet de banalisation, parce qu'on a appris à vivre avec la grippe et le Covid. Mais on a tous autour de nous des gens qui attrapent le Covid, et pour qui c'est cogné, sévère". "Et je pense surtout à ceux qui vont retrouver leurs parents, leurs grands-parents à Noël : on serait tous plus rassurés si tout ce petit monde autour du sapin était vacciné", a lancé le ministre de la Santé et de la Prévention. Et pour se faire vacciner, "c'est hyper facile : toutes les pharmacies, les infirmières, les médecins peuvent le faire, les doses sont là", a-t-il insisté.