C’est une inflammation qui touche principalement les enfants de moins de 10 ans, certains sont hospitalisés et six d’entre eux ont subi une transplantation du foie. Les symptômes : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, démangeaisons, jaunissement des yeux et de la peau. Les premiers cas ont été détectés en Écosse, le 5 avril, avant de se propager en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande. Dix jours plus tard, 74 cas sont dénombrés au Royaume-Uni, et quelques enfants ont été touchés plus récemment en Espagne, aux Pays-Bas et au Danemark. Neuf cas suspects ont également été identifiés chez des enfants de 1 à 6 ans dans l'Alabama aux États-Unis.
Virale ou environnementale ?
Pour Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l’hôpital de Créteil, difficile de savoir, à ce stade, si l’origine de cette hépatite est virale ou environnementale. "Un virus est suspecté, celui de l'adénovirus, mais c’est un virus qu’on retrouve très souvent chez l’enfant donc aucune certitude que ce soit lui le responsable", détaille-t-il au micro d'Europe 1. "Dans les hépatites graves, les premières causes ne sont pas virales, elles sont toxiques", assure le spécialiste.
"Tout le monde connaît le paracétamol, le fameux doliprane : quand on en prend trop, cela peut dégénérer en hépatite virale toxique, mais il y aussi beaucoup d’autres médicaments. C’est pour cela que l’on n'est pas complètement étonné de voir des cas sans cause retrouvée et des explorations sont en cours", poursuit Robert Cohen.
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Deux cas suspects en France
"Les investigations se poursuivent dans tous les pays rapportant des cas. Actuellement, la cause exacte de l'hépatite reste inconnue", écrit le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies, mais les enquêteurs britanniques "considèrent qu'une cause infectieuse est la plus probable du fait des caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas".
Aucun décès n'a été recensé, mais certains cas britanniques ont nécessité une transplantation du foie. Mardi, à Lyon, deux cas suspects ont été identifiés, deux enfants de 3 et 7 ans qui ont consulté le même pédiatre. L'agence régionale de santé a confirmé que des investigations sont en cours pour déterminer s’il s’agit bien de cette nouvelle forme d’hépatite. "Les cas d'hépatite aiguë d'étiologie indéterminée chez l'enfant ne sont pas rares. La survenue de ces deux cas n'est pas inattendue et ne témoigne pas, à ce stade, d'un excès de cas en France", a ajouté l'agence Santé Publique France, jugeant "d'autres signalements probablement à attendre dans les prochains jours" vu la recherche active lancée.