C'était il y a deux mois et demi, autant dire une éternité. Ce 27 février, aux prémices de la crise du coronavirus, Emmanuel Macron visite l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière. Il est alors interpellé par un homme, François Salachas, neurologue au sein de l'établissement parisien. "Nous sommes à bout", lance le spécialiste au chef de l'État à propos de l'hôpital public, tandis que le président lui promet d'agir. Dix semaines plus tard, "rien n'a bougé", pointe François Salachas au micro d'Europe 1, mercredi soir.
"Pour l'instant, on n'a rien vu"
Qu'avancerait François Salachas au chef de l'État s'il revenait dans les locaux de l'hôpital parisien aujourd'hui ? "Je serais obligé de lui dire la même chose !", répond le neurologue. "On avait demandé un rendez-vous qu'il s'était engagé à honorer dans les 15 jours, ce qui n'a pas été fait. On a relancé les choses il y a une petite semaine, mais on n'a pas eu de réponse. Quand je lui ai demandé d'agir et de prendre la main, il m'a dit 'je suis pour l'action, vous ne me connaissez pas, vous allez voir'. Pour l'instant, on n'a rien vu."
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Au micro de Nathalie Lévy, le médecin déplore le manque d'action du gouvernement pour préserver l'hôpital public. Mais il dénonce aussi les moyens avec lesquels l'exécutif traite les difficultés du monde hospitalier et des soignants. Des primes de 1.000 euros et 1.500 euros ont notamment été promises aux soignants impliqués dans la lutte contre l'épidémie : "On n'y est pas du tout. À quoi ça ressemble de payer les soignants avec des primes ? De continuer à accepter qu'ils soient au 28e rang des pays européens pour les salaires des paramédicaux ?"
Un avertissement à Macron
Le gouvernement a également assuré qu'un hommage serait rendu aux soignants lors des cérémonies du 14-Juillet. "Si l'action se résume à des primes et des hommages le 14 juillet, l'ensemble de la communauté des soignants en tirera les conclusions qui s'imposent", prévient François Salachas. "On est dans un régime présidentiel, avec un président en première ligne, qui s'expose et qui pour l'instant ne fait rien."