L’hiver est arrivé… mais pas la grippe. Fin décembre, on dénombrait en France "seulement" 41 cas de grippe pour 100.000 habitants, contre 71 en 2014.
La chaleur n'explique pas tout. "Il n’y a pas de calendrier fixe pour les épidémies de grippe. Elle va commencer malgré tout", rappelle mardi dans Le Grand Direct de la Santé le docteur Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et responsable du centre national de référence de la grippe. Les températures clémentes de cette fin d’année n’expliquent pas totalement ce retard, selon le médecin : "Le froid impacte sur 5 à 10% du démarrage de l’épidémie de grippe. En revanche, quand on combine le froid sec avec des températures relativement froides sur plusieurs jours avec une humidité relative qui est plutôt basse et un ensoleillement qui est plutôt important, ce sont des facteurs favorables".
D'autres virus dans la course. Cette épidémie n’est pas pour autant une bonne nouvelle : elle favorise l’apparition d’autres infections, habituellement peu virulentes. La fautive, c’est l’interférence virale. Lorsqu’un virus comme celui de la grippe provoque une épidémie massive, il provoque une grande stimulation virale. Le corps humain secréte beaucoup de sytokines, des molécules qui protègent contre les infections et il n’est pas possible, après une infection virale, de contracter immédiatement une autre infection. Autrement dit : en l’absence d’épidémie de grippe, nous sommes plus vulnérables à d’autres virus, comme le métapneumovirus, qui provoquent cette année des infections respiratoires relativement importantes.
Les virus contre la grippe protègent pendant environ cinq mois. Selon le docteur Lina, les personnes vaccinées entre mi-octobre et mi-novembre n'auront a priori pas besoin de se faire à nouveau vacciner. Sauf les personnes âgées, si l'épidémie est vraiment trop tardive.