A-t-on affaire à un nouveau scandale sanitaire en France ? Environ 120.000 femmes ont eu recours à une contraception définitive grâce à l'implant Essure fabriqué par le laboratoire pharmaceutique Bayer, explique vendredi Le Parisien. Mais cet implant, une alternative à la ligature des trompes pour les femmes qui ne veulent plus avoir d'enfant, provoquerait, selon des témoignages, de douloureux effets secondaires.
- Une intervention remboursée par la Sécu
Placés par voies naturelles dans chaque trompe, cet implant a pour vocation de les boucher et donc d’empêcher les spermatozoïdes d'atteindre les ovules. En France, une centaine de centres hospitaliers sont autorisés à pratiquer cette intervention remboursée par la sécurité sociale.
- Des troubles musculaires, dépression
Mais les effets secondaires pour certaines femmes sont très handicapants. Toutes affirment souffrir de douleurs abdominales, de perte de poids importantes, de troubles musculaires voire de dépressions sévères. Deux femmes prévoient de lancer vendredi une action en justice contre le laboratoire Bayer. L'avocat Charles Joseph-Oudin, qui est aussi celui du scandale Médiator, étudie 28 autres dossiers.
- La réponse du laboratoire Bayer
Contacté par Le Parisien, le laboratoire Bayer affirme que "depuis 2002, la sécurité et l'efficacité de la méthode ont été confirmées par plus d'une décennie de recherches scientifiques" et précise que "comme pour toute procédure médicale, des effets secondaires peuvent apparaître : il s'agit principalement de crampes, de nausées, de vomissements, de vertiges, d'étourdissements et de saignements. Des douleurs dorsales, abdominales ou pendant les rapports peuvent survenir". "S'agissant de l'information des patientes, les documents d'information sont élaborés en étroite collaboration avec les autorités de santé", complète le laboratoire.
- Sous surveillance renforcée
A ce jour, l'agence du médicament précise que le dispositif est sous surveillance renforcée à cause de ces effets secondaires. Certains gynécologues avouent aussi avoir arrêté d'en poser. Ce combat contre ces implants n'est pas un phénomène franco-français. Aux États-Unis, où la contraception définitive est beaucoup plus courante que dans l'hexagone, un collectif de femmes s'est créé. Plus de 9.500 plaintes sont en cours.