La suspension du vaccin contre le Covid-19 du laboratoire anglo-suédois AstraZeneca, pour des craintes d'effets secondaires graves, a jeté un froid sur la vaccination. Même si l'Agence européenne des médicaments (AEM) a préconisé de poursuivre la campagne, de nombreux Français témoignent de leur réticence à recevoir ce produit. "J'aurais dit 'non' [à l'AstraZeneca], parce que je ne veux pas de cette marque", affirme au micro d'Europe 1 une patiente nantaise juste après avoir reçu sa première injection du produit Pfizer.
"Vous savez tous que vous avez eu du Pfizer", clame le docteur Hubert Papin, face aux derniers vaccinés d'un centre nantais. Ceux-ci semblent soulagée. "J'étais très inquiète. Vraiment, j'ai une grande joie. Avec le Pfizer, je suis très contente."
"Si vous avez de l'AstraZeneca, foncez dessus !"
Après la décision de l'AEM, le docteur Hubert Papin se dit "extrêmement content" de voir la vaccination avec AstraZeneca reprendre. Pourtant, il sait que cette suspension pendant quelques jours va durement entacher sa réputation. "C'est bien dommage que ça ait été suspendu quelques jours parce que cela va faire perdre la confiance du public." Même si les risques encourus sont minimes, certains patients lui font déjà part de leurs exigences. "Il y a des gens qui viennent nous voir en disant 'on ne veut pas d'AstraZeneca'. La réponse est simple : on n'aura pas de Pfizer et de Moderna pour tous", pose le médecin. "Si vous avez de l'AstraZeneca, foncez dessus !"
Dans le cabinet à la Chapelle-sur-Erdre, Fabienne Sort, elle, prévoit déjà d'administrer le produit conservé dans son frigo. "J'ai un flacon d'AstraZeneca. Dès que l'on a le feu vert on lance la vaccination", s'enthousiasme-t-elle. Les patients concernés n'auront pas vraiment le choix : "C'est ça ou rien !"