À l'occasion de la journée mondiale de l'asthme, Nikos Aliagas reçoit le professeur Antoine Magnan, pneumologue et responsable de l’équipe pathologies bronchiques et allergies au CHU de Nantes, pour détailler les nouveaux traitements qui changent la vie des personnes malades.
L'asthme, cette maladie courante qui peut devenir un handicap
L'asthme est la maladie la plus répandue dans le monde avec 334 millions de personnes touchées, dont quatre millions rien qu'en France. C'est également la maladie chronique la plus courante chez les enfants, elle concerne 10% d'entre eux. Mais tous ne sont pas impactés de la même manière.
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"L'asthme modéré et léger sont des maladies qui sont relativement faciles à traiter avec des médicaments peu coûteux, faciles à utiliser et qui ont peu d'effets secondaires", détaille le professeur Antoine Magnan. "Ce sont des personnes qui peuvent avoir une vie parfaitement normale. En revanche, l'asthme sévère est une forme plutôt rare - qui représente 5 à 10% de la population des asthmatiques - et qui est à prendre en charge de manière individuelle."
De nouveaux traitements individualisés
C'est d'ailleurs sur cet aspect que les chercheurs se sont concentrés pour mettre au point de nouveaux traitements comme la biothérapie. "Jusqu'à présent, le traitement qui sauve la vie des patients - et qui va continuer à être prescrit - ce sont les corticoïdes qui traitent l'inflammation. Mais ces médicaments ont des effets secondaires sur le long terme. Maintenant il existe des traitements qui ciblent les molécules responsables de l'inflammation et évitent ces effets indésirables." C'est le cas de la biothérapie qui s'administre sous forme d'injection une fois par mois.
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"La thermoplastie a été vraiment bénéfique pour moi"
Les médecins ont également recours désormais à la thermoplastie bronchique. "C'est le premier traitement mécanique endoscopique [qui passe par l'exploration d'une cavité interne] de l'asthme qui nécessite de faire des fibroscopies sous anesthésie générale. Et de proche en proche, on chauffe jusqu'à le faire disparaître du muscle qui est autour des bronches et qui est responsable des symptômes de l'asthme." Cette méthode n'est pas douloureuse pour le patient mais peut lui occasionner une crise d'asthme, précise le professeur.
Ce traitement est néanmoins réservé à une partie des asthmatiques sévères qui présentent des caractéristiques bien définies comme Kader, 71 ans. "Avant l'intervention, je ne pouvais pas faire 100 mètres sans être essoufflé. Je ne pouvais pas monter d'escalier. Aujourd'hui, je peux marcher 12 kilomètres sans avoir de problème respiratoire. La thermoplastie a été vraiment bénéfique pour moi", a-t-il confié au micro d'Europe 1.