Emmanuel Macron s'était engagé en juin 2020, au sortir de la première vague de Covid-19, à relocaliser la production des principes actifs qui servent dans la fabrication des médicaments de base, désormais tous conçus en Chine ou en Inde. Une promesse sur le point d'être honorée : une usine de fabrication de paracétamol va être construite en Isère, à Roussillon, premier pas vers la reconquête de la souveraineté médicale de la France.
Cette nouvelle unité de production verra le jour quasiment sur le site de l'ancienne usine de paracétamol Rhodia, fermée en 2008. Il s'agit donc d'un symbole fort de cette volonté française de relocaliser ses productions essentielles. Pour pouvoir concurrencer les pays à bas coût, il a fallu une nouvelle approche, explique à Europe 1 Gildas Barreyre, directeur énergie et affaires publiques de Seqens, entreprise française spécialisée dans les principes actifs. "Aujourd'hui, le marché du paracétamol est un marché avec une compétition qui vient essentiellement d'Inde, ce qui tire les coûts vers le bas", note-t-il. "Concrètement, l'enjeux consistait à proposer des solutions pour avoir une unité plus automatisée, ce qui permet de relocaliser tout en étant compétitif en Europe."
Un milliard de boîtes à destination des marchés français et européens
"Cette unité de fabrication sera capable de produire 10.000 tonnes par an de paracétamol", ajoute encore Gildas Barreyre. Ce chiffre équivaut à la production d'un milliard de boîtes par an. Cela permettra également de créer 130 emplois directs et indirects.
Coût total du projet : 100 millions d'euros, dont le tiers pris en charge par l'Etat, souligne Samy Sisaïd, le sous-préfet à la Relance en Isère. "Lors de la première vague, on a bien vu qu'il y avait beaucoup de médicaments courants dont on devait récupérer la souveraineté en France. Cela explique cette volonté, sur ces secteurs stratégiques, de reprendre complètement notre indépendance", fait-il valoir.
L'usine sera opérationnelle en 2023. Elle fournira les marchés français et européen.