La recrudescence du nombre de cas de coronavirus se poursuit en France. Si on n'évoque toujours pas une "deuxième vague", plusieurs indicateurs sont passés à l'orange dans certains départements. Lundi, Jean Castex a appelé les Français à "ne pas baisser la garde" face au Covid-19 pour éviter "un reconfinement généralisé". Le Premier ministre évoquait notamment le port du masque, obligatoire dans plus en plus de communes en extérieur. Autre moyen pour enrayer la propagation du virus : le dépistage. Mais dans plusieurs départements où le virus circule, il est difficile de se faire tester.
Une demande qui explose
Depuis une semaine, tous les Français peuvent se faire tester sans ordonnance et gratuitement. Résultat : la demande a explosé et les laboratoires en ville sont débordés. Il manque du personnel pour faire ces tests et les résultats se font attendre. Des retards qui ont des conséquences selon Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris.
"C'est inquiétant. La première vague a été d'autant plus agressive qu'on ne savait pas où étaient les gens infectés", explique-t-il. "On a perdu le fil de l'épidémie dans l'Oise et dans le Haut-Rhin, puis en Île-de-France. Franchement, on n'a pas envie de revivre ça." Plus généralement, les épidémiologistes sont de plus en plus nombreux à réclamer une politique de tests plus volontariste. Et ils avancent même des solutions.
Plus d'anticipation et de personnel
Selon Gilles Pialoux, il faut anticiper beaucoup plus. "Il faut un peu être innovant sur les tests de dépistage, des hangars où vous entrez par un endroit, vous sortez par d'autre ou faire des politiques massives de dépistages. Au Danemark, ils dépistent 250 personnes par milliers d'habitants, nous ne sommes pas du tout dans cet ordre-là", explique-t-il. "N'oublions pas que nous sommes dans une période de transhumance, il n'y a pas que les gens qui reviennent de l'étranger, il y a des gens qui bougent et on aura à dépister ces gens-là".
Plusieurs pistes sont avancées. Tout d'abord faire passer en priorité les patients qui ont déjà des symptômes. Deuxième axe : recourir au dépistage massif dans des lieux ciblés comme l’explique François Blanchecotte, président national du syndicat des biologistes. "Il faut à mon avis aller au devant des populations françaises, dans des rassemblements collectifs, dans des lieux de loisirs dans lesquels les gens ont peut-être un peu moins de distanciation et de port de masque. On peut faire une cartographie sur nos départements des lieux avec le préfet et l'ARS pour essayer de développer ça."
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L'autre urgence reste d'embaucher du personnel pour multiplier les prélèvements et passer à la vitesse supérieure. Juste avant le déconfinement, Edouard Philippe promettait 700.000 tests par semaine. Trois mois plus tard, la capacité n'est toujours que de 500.000 tests.