Depuis le 12 avril, les autotests du Covid-19 sont commercialisés en pharmacie. Il est possible d'en acheter pour seulement 6 euros l’unité, ensuite ils passeront à 5,20 euros à partir du 15 mai, selon un décret publié au Journal officiel afin d'encadrer les prix. Pourtant, l’engouement n’est pas débordant dans les officines. Si presque toutes les pharmacies du pays les ont commandés, le public ne se bouscule pas pour en acheter. Pire, il semblerait que les Français qui viennent en chercher n’ont pas bien compris à quoi ce test servait.
"Les autotests ne sont pas indiqués pour des patients contacts ou symptomatiques"
"Les patients qui nous demandent des autotests ne sont pas éligibles à ces nouveaux tests", pointe auprès d'Europe 1 Gilles Bonnefond, le président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine. "Vous avez des demandes pour des patients contacts, et les autotests ne sont pas indiqués pour des patients contacts ou symptomatiques", souligne-t-il.
L'autotest a été mis en place pour dépister le Covid-19 chez les personnes de plus de 15 ans qui n'ont pas été en contact avec des malades et qui n'ont pas de symptômes, donc qui ne sont pas amenées à se rendre chez un médecin ou en laboratoire. Mais il n'a de réel intérêt que s'il est pratiqué régulièrement, par exemple deux fois par semaine, car il détecte plus facilement le virus au début de la maladie, lorsque celui-ci est davantage présent dans l'organisme.
Un risque pour la traçabilité de l'épidémie
"Plus de 60% des pharmaciens ont été obligés de refuser la vente des autotests et ont réorienté les personnes vers des tests antigéniques ou des tests PCR", rapporte encore Gilles Bonnefond. "C'est gravissime. Si les autotests remplacent les tests antigéniques, il n'y aura plus la possibilité pour les pouvoirs publics d'avoir une traçabilité de l'évolution du virus. Ce serait dramatique, alors qu'on a des outils qui nous permettent de suivre l'évolution du Covid-19 et de ses variants", alerte-t-il.
Ce pharmacien estime que les autorités n'ont pas assez insisté sur la finalité de ces tests. "Je pense qu'il faut renforcer le message. Un rappel et une communication de la part des pouvoirs publics seront les bienvenus", pointe-t-il.