Les fans de hard rock et de métal adorent ce style de danse. Le "headbang" ou "headbanging" est un terme anglais qui désigne le fait de balancer violemment sa tête sur un rythme effréné. Si elle s'accorde parfaitement avec la musique préférée des "métalleux", cette danse ne serait néanmoins pas sans danger pour la santé. Plusieurs études, dont une publiée dans The Lancet, ont recensé des cas d’hématomes crâniens liés à cette pratique.
Des risques neurologiques
Concrètement, le "headbang" s'accorde généralement avec un bon son de métal et consiste à balancer sa tête de haut en bas et de droite à gauche, parfois en cercle et souvent avec un mouvement de cheveux, tout cela en rythme avec la cadence de la musique. Cette danse est un vrai défouloir pour Romane, 22 ans. Elle est coorganisatrice du Winter Fest, un tout jeune festival sorte de hard rock et de métal qui se tiendra ce samedi 14 janvier en Vendée, à Saint-Hilaire-de-Riez.
La jeune femme reconnait que parfois, le "headbang" peut être douloureux. "Tout ce que j’ai pu remarquer, c’est des petites courbatures dans la nuque", décrit-elle. "Quand je fais du sport, et que j’ai des courbatures, c’est la même sensation. Donc, je me dis que c’est simplement musculaire. Un concert, ça ne dure pas trop longtemps, donc, on peut se lâcher."
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Et pourtant, à un certain niveau, cette pratique peut provoquer des hématomes cérébraux ou des ruptures de vaisseaux, selon le neurologue Jean-François Chermann. "La chanson dure de 2 à 4 minutes. C’est vraiment extrêmement long", détaille ce spécialiste des commotions. "Lorsqu’il y a ces mouvements qui sont extrêmement intenses et extrêmement amples, les cervicales ne maintiennent pas le cerveau".
De plus, le cerveau est relativement "libre" dans la boite crânienne, souligne le spécialiste. Les méninges qui l’entourent ne forment qu’un "mince coussinet" entre le cerveau et l’ossature. "C’est ce qui conduit un peu à ces phénomènes de 'coup du lapin'", précise le neurologue en ajoutant que la pratique du "headbang" est encore plus risquée pour les plus de 50 ans dont le cerveau est plus fragile.