Naomi Musenga, cette jeune femme décédée en décembre dernier après que son appel au Samu n'a pas été pris au sérieux, a été victime d'une intoxication au paracétamol, selon le Parquet de Strasbourg. Une thèse qui, pour l'heure, laisse sceptiques les parents de la jeune femme, reçus jeudi par Agnès Buzyn, la ministre de la Santé. La veille, une information judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en péril à l'encontre de l'opératrice du Samu qui s'était moquée de le jeune femme lors de son appel.
Une dose mortelle proche de la dose thérapeutique. Antidouleur efficace et peu cher, le paracétamol est le médicament le plus vendu en France, de quoi contribuer à alimenter une fausse image de remède que l'on peut consommer sans danger, au moindre bobo ou à la moindre fièvre. En vérité, le paracétamol peut s'avérer très dangereux puisqu'il est l'un des traitements dont la dose mortelle est la plus proche de la dose thérapeutique, c'est-à dire-qu'il suffit de dépasser de peu la dose journalière maximum (4 grammes pour un adulte) pour risquer l'intoxication.
Un poison pour le foie. Un mauvaise prise de paracétamol peut conduire à une destruction complète du foie. C'est d'ailleurs le surdosage de ce médicament qui, en France, est la première cause de greffe de foie après avoir provoqué une hépatite aiguë. Enfin, il ne doit jamais être mélangé à l'alcool, car là aussi il peut s'agir d'un cocktail de choc pour cet organe essentiel à la métabolisation de certaines molécules.
Le bon dosage. Pour rappel, un adulte ne doit jamais dépasser les trois grammes par jour, voire quatre en cas de très fortes douleurs. Il ne faut jamais prendre plus d'un gramme par prise. Pour les enfants la dose doit être adaptée au poids, suivant les indications de la notice. Enfin, il est formellement déconseillé d'associer deux médicaments contenant du paracétamol, comme par exemple du Doliprane et du Fervex, ou encore de l'Actifed, un mélange que l'on serait tenté d'essayer face à un gros rhume ou à une grippe.