Nombreux sont ceux qui disent que le sentiment de colère est un mauvais conseiller. Souvent considéré comme une émotion négative, elle est pourtant nécessaire pour le bon fonctionnement de notre santé mentale. Invitée dans Bienfait pour vous, Monique de Kermadec, psychologue clinicienne, psychanalyste et auteure du livre Osez la colère, paru chez Flammarion, donne quelques astuces pour mieux comprendre cette émotion qui peut se montrer plus utile qu'on le croit.
Comprendre ce qu'est la colère
Avant toute chose, il faut comprendre cette impression qui est une forme d'insatisfaction, voire un signe de souffrance, selon la psychanalyste. "Cette colère ne doit surtout pas être étouffée. Elle doit être écoutée, car elle nous permet de tenir compte de nos valeurs et de demander à l'autre de nous respecter", explique Monique de Kermadec.
Dans le cas contraire, si elle n'est pas écoutée, certaines personnes peuvent faire de l'hypertension, d'autres ont le rythme cardiaque qui s'accélère. "Et je dirai qu'à long terme, une colère qui est étouffée va nous priver du goût de la vie. Elle peut même nous amener à nous sentir déprimés, à devenir aigris", ajoute l'auteure du livre Osez la colère.
"La colère nous permet d'être nous-mêmes"
La colère indique qu'il faut faire quelque chose quand elle est là. Il s'agit donc d'un signal. Il faudra modifier quelque chose dans la situation, sinon ce sentiment ne peut pas disparaître. "Et c'est très important parce que dans les faits, cette colère nous permet d'être vrai, d'être nous-mêmes. Trop souvent, dans la vie, nous agissons en tenant compte de ce que l'autre attend de nous", détaille la psychologue clinicienne.
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Or, quand une certaine limite est franchie, nous ne pouvons plus accepter cette position-là. De ce fait, la colère est saine et nous demande de révéler qui nous sommes, quels sont nos besoins et de demander à être respectés.
Le sport pour évacuer sa colère, une fausse bonne idée
Faire du sport est généralement vu comme la clé pour évacuer sa colère. Aussi, depuis quelques années, des furies rooms fleurissent dans les quatre coins de la France. Ce sont des salons dans lesquels les personnes peuvent se défouler en cassant tout dedans. Mais c'est une fausse bonne idée de croire que ce sont des recettes miracles.
"Dire, 'je vais taper dans un punching-ball et je serai moins en colère après', il est vrai que l'activité physique permet une décharge, mais en même temps, ça ne résout pas la raison de la colère. Si nous ne communiquons pas avec l'autre, ce qui ne nous convient pas, ce qui nous blesse, rien ne changera", témoigne Monique de Kermadec. La colère n'est donc pas forcément un sentiment qui est toujours négatif et qui peut même nous aider à nous sentir encore plus vivants quand on l'utilise bien.