Au fond du jardin, derrière une belle maison, Sousou, Blanchette et Chaussette gambadent dans leur poulailler. De 3 poules, Alexis est passé à 6 poules, il y a deux semaines à peine… Mauvais timing ! Depuis hier, jeudi 20 avril, les autorités sanitaires recommandent provisoirement de ne pas manger d’œufs domestiques franciliens, potentiellement contaminés aux polluants persistants.
Des producteurs urbains dans l'attente d'une solution
Le père de famille appréhende la déception et la frustration de ses proches : "Je n’en ai pas encore parlé aux enfants, ni à ma femme. J’attends d’avoir un début de solution ou un début de réponse, avant de mettre le sujet sur la table", explique-t-il au micro d’Europe 1. Grâce à ses 3 poules, la famille produit environ 200 œufs par an pour sa consommation personnelle.
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Mais, le temps de tirer les choses au clair, plus d’œufs maison dans les assiettes : "Pour les enfants, on a pas envie de prendre ce risque. On va essayer de voir quelles sont les alternatives, est-ce qu’on peut faire tester nos poules par exemple ? Pour savoir si on est vraiment concernés par ce problème-là".
"Je ne trouve pas ça très sensé"
Les installateurs de poulaillers urbains aussi s’interrogent. Tanguy Lorphelin est directeur de l’entreprise A chacun sa poule. Depuis la recommandation provisoire de l’ARS, il a reçu plusieurs appels de clients inquiets de connaitre la marche à suivre, par téléphone ou sur les réseaux.
"On pourrait nous recommander de ne pas manger les produits d’Île-de-France finalement. Je trouve que ce n’est pas très sensé. L’air qu’on respire, on le sait, est pollué. Est-ce qu’on va nous recommander de ne plus respirer ? Non." déplore-t-il. "C’est dommage, parce que je trouve que c’est un beau mouvement de se réapproprier son alimentation".
L’agence régionale de santé doit livrer son analyse définitive fin juin. A toute fin utile, le ministère de la santé publie un "Petit guide de l'autoconsommation en toute sécurité".