Le "sans gluten" gagne du terrain mais voici une étude qui risque d'interpeller ses adeptes. Alors que cinq millions de Français auraient adopté ce régime alimentaire, le magazine 60 millions de consommateurs révèle mardi que la composition de ces aliments si tendance ne serait pas aussi saine qu'annoncé.
Moins de fibres et de protéines. Si certains consommateurs sont intolérants au gluten (600.000 personnes en France, soit 1% de la population, ndlr), ce n'est pas le cas des cinq millions de consommateurs dans l'hexagone. Dans son numéro de février, le magazine 60 millions de consommateurs a décidé de comparer les étiquettes des listes d’ingrédients avec et sans gluten pour des produits de consommation courante : pâtes brisées, spaghettis, pizzas, pains de mie et autres gâteaux. Premier constat : les produits "sans gluten" contiennent moins de fibres et de protéines que les produits classiques.
Plus d'additifs dans le "sans gluten". Dans son étude, 60 millions de consommateurs s'est par exemple rendu compte que la pâte à tarte brisée Croustipate sans gluten contient de nombreux additifs comme le E464 et le E330. En effet, pour retrouver l'élasticité donnée par le gluten, l'industrie agroalimentaire a rajouté ces additifs. "Rien à voir avec la pâte classique de marque Marie qui se contente de six ingrédients sans aucun additif", indique le magazine.
"La fausse image" des produits sans gluten. "Les gens ont une image de naturalité des produits gluten-free", assure Thomas Laurenceau, rédacteur de 60 millions de consommateurs sur France Info. Mais cette image est fausse. "Pour compenser l’absence de cette protéine, on ajoute de nombreux additifs, épaississants, émulsifiants", explique-t-il. "Ces produits sont aussi, d’un point de vue nutritionnel, moins intéressants, moins riches en protéines".
Le magazine nuance sa fronde contre les produits "sans gluten" mais explique qu'il ne faut pas forcément manger selon des modes. "N’achetez pas n’importe quoi, sous prétexte que c’est sans gluten car vous tombez dans le piège du marketing", conclut Thomas Laurenceau.