Les seniors prennent-ils trop de médicaments ? Une étude tire la sonnette d'alarme

Une étude récente publiée dans le "Journal of the American Medical Directors Association" met en lumière l'ampleur de la polymédication et de l’hyperpolymédication chez les personnes âgées de 90 ans et plus. Si cette situation est en partie liée à la multiplication des pathologies liées à l’âge, elle soulève aussi des risques majeurs pour leur santé.
Les ordonnances de nos âinés sont-elles trop denses ? Une récente étude française publiée dans la revue scientifique Journal of the American Medical Directors Association a étudié la consommation de médicaments chez les seniors âgés de 90 ans et plus.
Une partie d'entre eux sont soit "polymédiquées", c’est-à-dire une consommation de plus de cinq médicaments, soit "hyperpolymédiquées" avec une consommation de plus de 10 médicaments par jour.
Des facteurs à risque
Parmi les 696.498 sujets en 2022, 76% étaient âgés de 90 à 94 ans et 3% avaient plus de 100 ans. Parmi eux, près de 78% présentaient une polymédication et près d'un tiers sont en hyperpolymédiquées. Les médicaments les plus prescrits étaient les antihypertenseurs (73,8%), les antalgiques (58,8%), les antithrombotiques (55,3%), la vitamine D (51,1%) et les psychotropes (42%).
Un fait qui n’étonne pas les professionnels de santé, à l’image de docteur Gaël Durel, docteur en gériatrie et chargé d'enseignement à la faculté de médecine de Rennes. “Les personnes âgées ont plus de risques d’avoir des maladies. Ils ont en moyenne huit pathologies. La difficulté réside à prioriser les traitements”, explique-t-il auprès d'Europe 1.
Effectivement, avec l'âge, la liste des médicaments à prendre sur les ordonnances s’allonge. Le phénomène paraît anodin, mais il n'est pas sans risque pour les personnes âgées. Plus la consommation de médicaments est élevée, plus le danger d'effets indésirables augmente. “Notamment avec les psychotropes qui peuvent accentuer le risque de chute, à l’origine d’une mortalité importante. L’accumulation de médicaments peut aussi apporter un risque de toxicité chez le patient en altérant ses fonctions rénales, cardiaques ou encore cognitives”, détaille-t-il.
La solution ? Ne pas hésiter à demander à son médecin une réévaluation de son ordonnance. "L'acte n'est pas simple et il est complexe. Mais il faut absolument adapter les dosages", souligne le professionnel de santé.