Les tests PCR vont désormais pouvoir être réalisés par les pompiers et les étudiants en santé. 1:41
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Maximilien Carlier, édité par
Un arrêté autorise désormais les pompiers, les aides-soignants ou encore les étudiants en santé à faire des tests PCR. Mais cette mesure, qui doit permettre d’accélérer la lutte contre le coronavirus, est décriée chez certains infirmiers.
REPORTAGE

Les pompiers, les aides-soignants, les secouristes et étudiants en santé sont désormais autorisés à faire des tests virologiques PCR. Un arrêté publié samedi au Journal officiel a en effet étendu la liste des professions autorisées à pratiquer ces fameux tests avec l’écouvillon, le grand coton-tige dans le nez pour détecter les cas de coronavirus. Cette mesure doit permettre de réduire les délais d’attente, parfois trop longs, afin d’accélérer le dépistage au sein de la population. Mais certains infirmiers et pompiers, interrogés par Europe 1, critiquent cet arrêté.

"On rentre chez les pompiers pour faire les feux, pas pour faire du médical"

La caserne de Roubaix réalise chaque année environ 11.000 interventions, parmi lesquelles des incendies mais aussi des services à la personne. Les pompiers pourraient donc bientôt réaliser des tests PCR. Mais cette mesure ne plaît pas à Marc Lehoucq, représentant CGT du centre de secours. "On rentre chez les sapeurs-pompiers pour faire les feux, pour aider les gens, pas pour faire du médical. Sinon, on changerait de profession et on s’orienterait vers les hôpitaux, médecins ou infirmiers", critique le syndicaliste.

"Les sapeurs-pompiers n'ont pas été considérés comme du personnel soignant. Aujourd’hui, on leur demande d'en faire encore un peu plus", juge-t-il.

"Ce n’est pas simplement un coton", s’indigne une infirmière

Julie, une infirmière libérale, va elle devoir être formée à la pratique des tests PCR, tout comme les pompiers. Mais elle ne comprend pas comment il est possible d’autoriser d’autres corps de métiers à réaliser ces tests. "C'est abusé. Nous on est prêtes à aider, mais on nous ne le demande pas, on ne nous donne pas les moyens", s’indigne Julie.  

"Ce n’est pas simplement un coton tige, il faut aller assez profond. Et je ne pense pas que ça soit avec une formation d'une 1h qu'un étudiant ou un pompier va comment savoir réaliser tout ça", s’inquiète-t-elle. L’ordre des infirmiers des Hauts-de-France a d’ailleurs approuvé l’augmentation des tests tout en mettant en garde : que cela soit fait dans les règles de l'art.