Le laboratoire pharmaceutique Merck Serono a annoncé jeudi que 100.000 nouvelles boîtes de l'ancienne formule du Levothyrox étaient disponibles en France et que 100.000 autres étaient en cours d'acheminement pour "début 2018", alors qu'une nouvelle procédure judiciaire a été engagée contre le laboratoire.
"Deux vagues" de délivrance des boîtes. Cette réimportation de l'Euthyrox, ancienne formule de son traitement contre l'hypothyroïdie avait été annoncée en novembre, et confirmée la semaine dernière par Thierry Hulot, le patron des activités biopharmaceutiques du groupe en France. Comme lors de la précédente importation, Merck assure la délivrance des boîtes en "deux vagues". La première est effective depuis mercredi 16h. La deuxième mise à disposition devrait intervenir "début 2018", a précisé Valérie Leto, pharmacien responsable chez Merck Serono. Valérie Leto a rappelé que ces boîtes s'adressaient aux patients ayant "déjà commencé un traitement" avec l'Euthyrox et bénéficiant d'une ordonnance de renouvellement. Dans ce cas, ils peuvent se présenter dans n'importe quelle officine et recevoir le médicament "en pharmacie en moins de 24 heures".
Des traitements jusqu'à mars 2018. Le laboratoire demande aux officines "d'éviter de faire des stocks" et de ne passer des commandes que sur présentation d'une ordonnance, afin d'éviter les pénuries. Ces 200.000 nouvelles boîtes doivent permettre aux 100.000 patients français traités avec l'ancienne formule de continuer à l'être jusqu'en mars 2018. La semaine dernière, Thierry Hulot avait annoncé que l'Euthyrox ne serait pas disponible "éternellement" en France. Merck espère pouvoir remplacer l'ancienne formule par la nouvelle dans toute l'Europe d'ici à fin 2018 au plus tard. Le laboratoire avait déjà importé depuis l'Allemagne d'anciennes boîtes de Levothyrox début octobre après que plusieurs milliers de patients eurent signalé les effets indésirables du médicament, à la suite de l'utilisation de la nouvelle formule lancée en France en mars 2017. Selon le laboratoire, ces effets imputés au Levothyrox concernent 22.000 à 25.000 patients français sur trois millions.
En parallèle, une association de malades de la thyroïde a annoncé jeudi avoir assigné Merck, déjà confronté à plusieurs plaintes, pour le contraindre à donner des réponses sur le Levothyrox. Le 14 novembre, le tribunal de Toulouse avait condamné le laboratoire à fournir "sans délai, le produit ancienne formule" du Levothyrox. Une nouvelle demande émanant de 23 patients doit être examinée jeudi.