L'immunologue Brigitte Autran va présider le "comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires", successeur du Conseil scientifique créé voici deux ans pour faire face à la pandémie de Covid-19, annonce mercredi un arrêté au Journal officiel. "Brigitte Autran est nommée présidente du comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires", est-il notifié dans le JO.
Maintenir une veille sur l'ensemble des risques sanitaires
Ce comité, créé cet été, succède, avec une visée plus large, au Conseil scientifique créé en 2020 pour orienter l'action du gouvernement français face à la pandémie de Covid-19. Ce Conseil, qui était présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, a cessé d'exister avec la levée de l'état d'urgence sanitaire fin juillet. Son successeur aura pour mission de maintenir une veille sur l'ensemble des risques sanitaires, avec une attention particulière aux conséquences du réchauffement climatique ainsi qu'aux interactions entre animaux et humains.
Cette vision globale, qualifiée de "one health" par ses promoteurs, est de plus en plus défendue par nombre de spécialistes de santé publique. "Des maladies peuvent être transmises de l'animal à l'homme, ou l'inverse, ou même revenir en boomerang de l'un à l'autre", a détaillé Brigitte Autran dans une interview donnée au Parisien à l'occasion de sa nomination. "On le sait depuis longtemps mais sans en prendre totalement la mesure", et "aujourd'hui, les politiques publiques doivent prendre en compte ce fait", a-t-elle souligné.
Une quinzaine de scientifiques au total
Brigitte Autran, dont les recherches ont surtout concerné le sida, compte composer d'ici à la rentrée l'équipe de ce comité, qui doit comporter une quinzaine de scientifiques. Elle s'est, à cette occasion, exprimée sur différents sujets d'actualité sanitaire, à commencer par la pandémie Covid, dont elle prévient qu'elle n'est pas achevée et risque de connaître un nouveau pic à la rentrée après le creux actuel.
Mais elle a aussi différencié la lutte contre le Covid, dans laquelle il apparaît illusoire d'éliminer totalement la circulation du virus, de celle contre la variole du singe, ou "monkeypox". "Une stratégie 'zéro Monkeypox' est possible, contrairement à celle du 'zéro Covid'", a-t-elle assuré, appelant à accélérer les campagnes de vaccination. "De par sa nature, ses voies de transmission, c'est un virus qu'on peut maîtriser."