Parmi les 60.000 nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année en France, une forme particulièrement sévère touche environ 15% des patientes, le cancer du sein triple négatif. Une maladie plus agressive, au mauvais pronostic, avec peu de traitements possibles pour les femmes qui en sont atteintes. Mais cela pourrait bientôt changer grâce aux bons résultats de l'immunothérapie présentés au Congrès européen d'oncologie à Barcelone et publiés dans le New England Journal of Medecine.
"86,6% de survie à cinq ans"
Dans cette étude, les médecins ont cherché à comparer l'efficacité du premier traitement que l'on prescrit habituellement aux femmes atteintes par un cancer du sein triple négatif, à savoir une chimiothérapie seule, à un traitement combinant chimiothérapie et immunothérapie. Le traitement d'immunothérapie est le pembroli-zumab, jusque-là réservé aux phases très avancées ou même métastatiques.
Cette nouvelle stratégie s'est avérée gagnante, confirme le docteur Marie-Ange Mouret-Reynier, coautrice de cette étude, oncologue au centre de lutte contre le cancer de Clermont-Ferrand. "86,6% de survie à cinq ans. On a un faible pourcentage de patientes qui rechutent. La majorité vont être guéries. On disait jusqu'à présent que le triple négatif, c'était un peu le parent pauvre du cancer du sein. Et donc là, l'immunothérapie a quand même changé des choses et il y a vraiment des vies sauvées", affirme-t-elle.
Le risque de décès à cinq ans réduit de 34%
Grâce à l'ajout de l'immunothérapie, le risque de décès à cinq ans de ces femmes a donc été réduit de 34%. Une excellente nouvelle qui a déjà changé les pratiques en France et ce n'est qu'un début, plus de 7.000 patientes ont déjà pu en bénéficier.