La France comptait début 2018 plus de 217.000 médecins en activité mais le nombre de généralistes ne cesse de diminuer et "les inégalités territoriales se creusent", constate le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) dans son atlas démographique annuel, publié mardi. Avec 217.107 inscrits au tableau de l'Ordre, le nombre de médecins actifs affiche une hausse de 0,5% sur un an et dépasse son précédent record établi en 2010.
6,8% de généralistes en moins depuis 2010. On peut y ajouter les 17.373 praticiens recensés en cumul emploi-retraite, soit 3,1% de plus que début 2017. Pour ceux qui ne sont ni retraités, ni remplaçants, la tendance est à la stabilité, avec 198.081 médecins libéraux et salariés en "activité régulière" (+0,1%). Mais derrière cette constance apparente, le nombre de généralistes est de nouveau en recul (-0,4%, soit 87.801), tandis que les effectifs continuent d'augmenter chez les spécialistes (+0,4%, soit 85.647) et les chirurgiens (+0,8%, soit 24.632).
Depuis 2010, la France a perdu 6,8% de ses généralistes et, selon les projections du Cnom, elle en perdra autant d'ici 2025. A l'inverse, la somme des spécialités et des chirurgiens a crû de 4,2% depuis 2010 et devrait encore progresser de 3,2% jusqu'en 2025. L'édition 2018 de l'atlas du Cnom confirme également d'autres évolutions de la profession: part croissante du salariat (47%) au détriment de l'exercice libéral (42%) ou mixte (11%), et féminisation du corps médical (47% des inscrits en "activité régulière"). Il pointe aussi "des inégalités territoriales qui se creusent", avec des baisses de densité "plus fortes dans les départements déjà affectés" par la désertification médicale.
L'Ain et l'Eure tout en bas de l'échelle. Paris trône en tête du classement, avec 687,1 médecins pour 100.000 habitants, loin devant le Rhône (396,9) et les Bouches-du-Rhône (379,6). En métropole, tout en bas de l'échelle, on retrouve la Mayenne (167,3), l'Ain (162,4) et l'Eure (154,3).
Dans l'ensemble, "la tendance à la baisse de la densité médicale observée depuis 2010 se confirme", le nombre de praticiens en activité ayant stagné tandis que la population n'a cessé d'augmenter. Les "dynamiques" sont toutefois "très contrastées d'un département à l'autre et "la variation des effectifs (...) confirme le découpage de la France en deux": d'une part le littoral Atlantique, le sud-est et la plupart des départements disposant d'un CHU ; d'autre part "une diagonale de l'intérieur, du sud-ouest au nord-est de l'Hexagone".