Les sociétés savantes de neurologues et de gériatrie ont protesté mercredi contre l'annonce du déremboursement des médicaments contre la maladie d'Alzheimer, "délétère pour les patients français et leur entourage".
Les professionnels contestent. Le gouvernement doit annoncer ce déremboursement "dans les jours qui viennent", avait indiqué lundi la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Elle suit l'avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), qui a estimé insuffisamment efficaces ces quatre spécialités (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl) et leurs génériques. Ce n'est pas l'avis de cinq sociétés savantes et organisations professionnelles médicales : la Fédération des centres mémoire, la Fédération française de neurologie, la Société française de neurologie, la Société française de gériatrie et de gérontologie, et la Société Francophone de psychogériatrie et de psychiatrie de la personne âgée.
Des bénéfices "modestes" sur les patients. "Selon plusieurs méta-analyses, les médicaments symptomatiques qui pourraient ne plus être remboursés demain ont prouvé leur efficacité sur la cognition dans la maladie d'Alzheimer, la maladie à corps de Lewy et la démence de la maladie de Parkinson", déclarent-elles dans un communiqué. "Cet effet dont l'amplitude est modeste est démontré", insistent-elles. Elles appellent à "un nouvel examen des résultats scientifiques réels des grandes études internationales avant de prendre une décision définitive qui isolerait la France et, surtout, serait délétère pour les patients français et leur entourage".
Ces médicaments sont remboursés à hauteur de 15% par l'Assurance maladie, ce qui lui a coûté environ 90 millions d'euros en 2015.