C’est un autre coup de frein dans la campagne de vaccination européenne. Cette fois-ci à cause de suspicions de cas de thromboses graves liés à des injections du vaccin américain unidose de Johnson & Johnson. Aux Etats-Unis, la vaccination avec ce sérum a été mise en "pause" par les autorités. Et les livraisons prévues en Europe ont été suspendues. Le vaccin Janssen devait arriver jeudi prochain en pharmacie. Mais, pour le moment, c’est le statu quo. Alors, en attendant un avis de l’Agence européenne du médicament (EMA), Paris a prévu de réserver ces doses aux plus de 55 ans, qui ne sont pas touchés par ces possibles effets secondaires, comme pour l’AstraZeneca.
Le sérum Johnson & Johnson représente 15% des livraisons
Et le calendrier s’en trouve par conséquent inchangé : seuls les plus de 55 ans sont concernés par la vaccination actuellement. Pour utiliser le vaccin de Janssen; se pose effectivement la question de la livraison des doses. Il y en a déjà 200.000, prêtes à être livrées chez les médecins et pharmaciens. Pour le reste, il faudra attendre à la fois un feu vert du laboratoire qui bloque ses livraisons en Europe et celui de l’EMA. Ce sont 600.000 doses qui sont attendues sur tout le mois d'avril et deux millions en mai, soit 15% du total des livraisons de vaccins.
Va-t-on vers une anonymisation des vaccins ?
Outre ces problèmes de livraisons, la campagne vaccinale est également freinée par une méfiance croissante, notamment sur le vaccin Moderna. Le ministère de la Santé envisagerait donc de ne plus communiquer en amont le nom du vaccin administré à la personne qui prend un rendez-vous.
Problème : tous les vaccins ne sont pas interchangeables. Il y a des restrictions d'âge pour certains, du stockage à basse température pour d'autres. La date du rappel n'est pas la même et parfois, il n'y a pas de rappel du tout comme pour le Johnson & Johnson.
Mais il y a tout de même deux vaccins totalement jumeaux : ceux à ARN messagers, Pfizer/BioNtech et Moderna. Ils agissent exactement de la même façon dans l'organisme et le ministère de la Santé rappelle qu’il n’existe aucune raison de faire la distinction entre les deux. Et donc aucune raison de communiquer lequel de ces deux sérums patients reçoivent.