Alerte rouge sur le thon en boite. Dans un rapport publié ce mardi matin, deux associations s'inquiètent des taux de mercure dans le thon en conserve. Selon les ONG Bloom et Foodwatch, sur "148 boites de conserves (sélectionnées ndlr), 100% des boîtes sont contaminées au mercure". Et les valeurs observées dépassent largement les seuils, interpellent-elles. Si pour la majorité des espèces de poissons, le taux maximum fixé est de 0,3 mg/kg, pour le thon, il est fixé à 1 mg/kg pour le thon.
Mais cette limite n'est fixée qu'au thon frais et pas au thon transformé pour être mis en boite. Ainsi, selon les relevés du rapport, une boite de thon de la marque Petit Navire a affiché une teneur de près de 3,9 mg/kg. Et ces données sont inquiétantes, car le mercure est durablement présent dans les océans. Ce polluant, émis notamment par les centrales à charbon et par autres activités humaines polluantes depuis le début de la révolution industrielle, a contaminé la surface de la planète. Problème, le mercure, en se diluant dans l'eau, se transforme en méthylmercure, une forme particulièrement toxique du polluant.
Diversifier les espèces consommées
Le méthylmercure est surtout toxique pour le système nerveux de l'humain, notamment chez les plus petits. À haute dose, il peut provoquer des troubles du comportement légers ou des retards de développement. Mais si tous les poissons sont contaminés, quelles quantités doit-on manger pour ne pas être trop exposé ?
Pour prévenir le risque d'une trop grande exposition, l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, conseille ainsi de manger au moins deux fois par semaine du poisson, en associant plusieurs types d'espèces néanmoins. Les bénéfices sur la santé de la consommation de poisson sont ainsi bien plus grands que l'impact du mercure sur notre corps.
Ainsi, l'agence recommande d'alterner entre un poisson à forte teneur en acides gras oméga-3, comme le saumon ou encore la sardine, et un autre poisson. L'Anses recommande également de diversifier les lieux de pêche pour limiter une trop grande exposition à une zone trop touchée par le mercure.
Des règles spécifiques pour les femmes enceintes ou allaitantes
En revanche, pour les enfants en bas âge et les femmes enceintes ou allaitantes, il est fortement conseillé de limiter sa consommation de poissons prédateurs sauvages, comme le thon ou la dorade. En effet, le méthylmercure s'accumule dans les organismes des individus de ces espèces au fur et à mesure qu'ils mangent leurs proies, elles aussi contaminées. D'ailleurs, l'organisme souligne qu'il est important d'éviter de consommer des poissons dits "grands prédateurs" qui sont les plus contaminés, comme les requins ou encore l'espadon.