Les autorités durcissent la vis dans l'agglomération parisienne : le préfet de police de Paris a annoncé lundi de nouvelles restrictions à partir de mardi et pour quinze jours, afin de lutter contre la progression de l'épidémie de coronavirus. Bars fermés, congrès interdits, nouveau protocole sanitaire dans les restaurants… Pour Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique, il était "vraiment nécessaire" de prendre ces décisions, qui sont "rationnelles" face à la résurgence du Covid-19.
"Trop tôt" pour parler d'amélioration
Certes, explique le scientifique invité d'Europe 1, lundi soir, la situation semble s'améliorer depuis quelques jours en Île-de-France. "Pour les urgences et les appels au Samu, on a l'impression que ça baisse. Il y a des raisons d'espérer", avance Yazdan Yazdanpanah.
Mais le membre du Conseil scientifique se veut très prudent sur un recul éventuel du virus : "C'est trop tôt pour dire que c'est mieux, attendons 15 jours." Un nouveau point doit en effet être effectué dans deux semaines sur la situation épidémique, avec renouvellement, durcissement ou assouplissement des mesures contre l'épidémie.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> "J'avais envie de vomir" : la souffrance de ces femmes obligées d'accoucher masquées
> Quand est-on cas contact ? Et autres questions que l'on se pose tous les jours
> Coronavirus : à partir de quel âge faut-il faire tester son enfant ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
> Le port du masque favorise-t-il la mauvaise haleine ?
La circulation du virus est en tout cas bien différente de la première vague du printemps : "En mars, le nombre de cas doublait tous les trois jours. Aujourd'hui, c'est entre 10 et 15 jours, car on porte des masques et on fait des tests", compare le chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat. "Ce n'est pas encore optimal, mais c'est beaucoup mieux. Il faut aller plus loin et insister sur notre responsabilité individuelle. Il faut peut-être essayer de diminuer par deux les contacts qu'on a."
Une plus grand capacité de réanimation ?
Quant à une éventuelle explosion du personnes dans un état grave dans les semaines à venir, Yazdan Yazdanpanah rappelle que "la capacité de réanimation pourrait être augmentée en fonction de la cinétique et de l'évolution du nombre de malades". Pour cela, "on va pouvoir déprogrammer un certain nombre de patients pour avoir plus de lits". Même si, insiste-t-il, "il ne faut pas que ce soit au détriment des patients non-Covid qui ont déjà vécu la première vague". "C'est compliqué de revivre la même chose et il faut tout faire pour ne pas en arriver là", prévient le scientifique.