"On ne s’approche pas de toi parce que tu es Asiatique" : le coronavirus entraîne remarques et attitudes racistes

Alors que le coronavirus s'étend, des personnes d'origine asiatique dénoncent un regain de remarques racistes en France.
Alors que le coronavirus s'étend, des personnes d'origine asiatique dénoncent un regain de remarques racistes en France. © AFP
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Jean-Jacques Héry, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Conséquence malheureuse de l'épidémie de coronavirus en Chine, une forme de méfiance particulière s'exprime désormais, parfois discrètement, parfois moins, à l'égard des personnes d'origine asiatique. Certaines dénoncent des attitudes racistes, notamment via le #jenesuispasunvirus sur Twitter.
REPORTAGE

"Je vis toujours en France et je suis en bonne santé. Donc ne panique pas si tu me croise dans la rue. #JeNeSuisPasUnVirus", s'exaspère une internaute sur Twitter, sous le hashtag devenu viral depuis le début de l'expansion en France de l'épidémie de coronavirus chinois 2019-nCoV. Une peur des personnes asiatiques est en effet en train de s’installer dans l’espace public, dénoncée par beaucoup sur les réseaux sociaux. En toile de fond, des relents racistes et une occasion pour certains de multiplier les stéréotypes et les clichés à propos des populations asiatiques ou d’origine asiatique. Europe 1 est allé à leur rencontre en région parisienne.

"Ce n’est pas parce qu’on est asiatique qu’on est forcément porteur du virus"

"Deux filles qui portaient un masque de protection m’ont dit : 'on ne s’approche pas de toi parce que tu es Asiatique et on a peur d’attraper la maladie'", témoigne Matt, qui depuis deux jours n’entend parler que du coronavirus.

Pour lui, c'est presque du racisme. "Je faisais par exemple la queue à Carrefour et deux dames se sont écartées de moi, elles ont pris deux mètres de distance, et elles chuchotaient des choses derrière mon dos. Je me doutais de quoi elles parlaient...", affirme-t-il. "Je suis cambodgien, je ne suis pas du tout chinois. Les gens sont totalement cons. Ce n’est pas parce qu’on est asiatique qu’on est forcément porteur du virus.”

Le phénomène est difficile à quantifier, puisque si beaucoup n’ont essuyé aucune remarque, d’autres oui. Mais dans les transports en ce moment, les regards se font souvent plus insistants. "Quand on voit les Chinois dans le train, surtout dans le métro, on a peur, on met le cache-nez un peu plus haut", concède ainsi Anna, croisée dans le métro.

Et si jamais la personne suspecte porte un masque, alors là c’est la psychose, sourit tristement une pharmacienne du quartier de Belleville. Qui rappelle au passage qu'en Asie, le masque est avant tout utilisé pour se protéger, et ne veut pas dire qu’on est malade.