L'épidémie de Covid-19 continue de circuler en France. Le dernier bilan révélé par Santé Publique France fait état de 32.521 morts, soit 77 décès supplémentaires en 24 heures, et 18.129 nouveaux cas depuis le dernier pointage. En Ile-de-France, le plan blanc renforcé a été réactivé, qui permet notamment la déprogrammation d'opérations chirurgicales et la mobilisation de ressources humaines. "On se met dans une situation où l'on risque d'avoir à choisir entre certaines pathologies ou certains patients", alerte Martin Hirsch, directeur de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, sur Europe 1.
Télétravail et bons comportements à adopter
"Le Covid est très grave, d'autres pathologies sont très graves", rappelle le directeur de l'AP/HP. "Il y a une partie importante des enjeux qui se jouent, avec vous, nous, dans la population générale. N'attendez pas forcément qu'on vous y oblige pour vous discipliner, pour restreindre les contacts sociaux, pour comprendre qu'il faut voir le moins de gens possibles y compris chez soi."
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"Chacun doit avoir conscience, il n'y a pas de phénomènes magiques à l'intérieur de l'hôpital", poursuit Martin Hirsch, qui a également plaidé auprès de chefs d'entreprise pour une généralisation du télétravail. "Peut-être qu'on se répète, qu'on martèle les messages mais on a vu un comportement remarquable des Français pendant la période du confinement. Doublement remarquable à la fois pour se discipliner eux-mêmes, et être solidaires des soignants. Tout le monde veut éviter le confinement imposé. Donc si l'on veut l'éviter il faut que chacun adopte les bons comportements individuels, les entreprises, les collectivités."
Une situation "préoccupante" pour les équipes de l'AP-HP
Pour les équipes, le déclenchement du plan blanc renforcé est la conséquence d'une "situation préoccupante" et "extrêmement compliquée", explique Martin Hirsch. "Nous prévoyons, dans les jours qui viennent, que le nombre de patients à prendre en charge aussi bien dans les réanimations que dans les unités d'hospitalisation, va être de plus en plus élevé. Concrètement cela veut dire qu'on déprogramme des interventions pour libérer de personnel pour les patients lourds atteints du Covid."
Le directeur de l'AP-HP rappelle que ces déprogrammations sont décidées sur critères médicaux. "Tant que l'hôpital n'a pas appelé, le patient est pris en compte. On va s'occuper de lui", ajoute-t-il, précisant qu'il ne sert à rien de se décommander seul, afin de soulager les structures hospitalières.
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Autres conséquences de la situation sanitaire, les personnels sont obligés de travailler plus. "Depuis plusieurs jours, on est malheureusement aux équipes, celles qui peuvent, de renoncer à leurs jours de vacances de la Toussaint", explique Martin Hirsch.