C'est une première mondiale. Des chercheurs ont mis au point une neuroprothèse pour permettre aux malades de Parkinson de marcher de manière fluide, sans aucun blocage et surtout sans chute. Une révolution dans le traitement de cette maladie neurodégénérative qui, à un stade avancé, entraîne chez 90 % des malades des troubles de la marche très invalidants. Dans une étude publiée dimanche dans la revue Nature, les scientifiques de l'Inserm et du CNRS en collaboration avec des chercheurs suisses, ont ainsi détaillé le processus de développement de cette prothèse.
>> LIRE AUSSI - Parkinson : pourquoi la maladie touche-t-elle de plus en plus de jeunes quadragénaires ?
Un premier essai réussi
Grâce à cette prothèse, le patient va pouvoir passer d'une marche robotique, avec les pieds comme collés au sol quelques secondes, à une démarche fluide. Une évolution possible grâce à des électrodes placées au niveau de la moelle épinière sur la zone responsable de la marche. Au cours d’une intervention neurochirurgicale de précision, Marc, originaire de Bordeaux, a été équipé de cette nouvelle neuroprothèse composée aussi d’un générateur d’impulsions électriques implanté sous la peau de son abdomen.
Grâce à la programmation ciblée des stimulations de la moelle épinière qui s’adaptent en temps réel à ses mouvements, Marc a rapidement vu ses troubles de la marche s’estomper. Après une rééducation de quelques semaines avec cette neuroprothèse, il a retrouvé une marche presque normale. "Maintenant, je peux marcher d'un point à un autre sans me soucier de la façon dont je vais y arriver", a résumé ce patient âgé de 62 ans auprès de l'AFP. "Je peux aller me promener, aller faire des courses seul, aller faire ce que je veux", a expliqué celui qui est atteint depuis une trentaine d'années de la maladie de Parkinson.
>> LIRE EGALEMENT - Parkinson : chez les femmes, la pratique d'un sport permet de réduire le risque de maladie
"Généraliser l'accès à cette technologie innovante"
Cette neuroprothèse ouvre donc de nouvelles perspectives pour traiter les troubles de la marche dont souffrent de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Toutefois, à ce stade, ce concept thérapeutique a démontré son efficacité chez une seule personne, avec un implant qui doit encore être optimisé pour un déploiement à grande échelle. L'équipe de chercheurs va d'ailleurs désormais poursuivre l'expérience sur un groupe de six malades.
Les scientifiques travaillent ainsi à la mise au point d'une version commerciale qui doit intégrer toutes les fonctionnalités indispensables pour une utilisation quotidienne optimale. Des essais cliniques sur un plus grand nombre de patients doivent également démarrer dès l’année prochaine. "Notre ambition est de généraliser l'accès à cette technologie innovante, afin d'améliorer significativement la qualité de vie des patients atteints de la maladie de Parkinson, partout dans le monde", ont conclu les chercheurs.