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Maximilien Carlier, édité par Mathilde Durand
Entre les arrêts maladie, les congés, les démissions et les difficultés de recrutement, une pénurie de soignants se fait sentir durant la période estivale. A Hénin-Beaumont, le service des urgences doit même fonctionner en pointillés : la nuit, le service est fermé depuis le début du mois de juillet jusqu'à la fin du mois d'août. 
REPORTAGE

Les services hospitaliers, à l'heure estivale. Tandis que la crainte d'une quatrième vague laisse craindre des établissements de santé à nouveau saturés, la période d'été entraine de nombreux ralentissements dans d'autres services, faute de soignants. A Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, par exemple, les urgences sont fermées la nuit depuis début juillet et jusqu'à la fin du mois d'août, pour la première fois. Un coup dur pour les riverains, qui craignent la rupture de soin, et pour le personnel.

Devant la polyclinique d'Hénin-Beaumont, Christian a rendez-vous pour une radio. Cette Héninois regrette la fermeture du service de secours. "Qu'est-ce qu'on va faire si on n'a plus d'urgence ? Où on va aller ?", s'interroge-t-il. "On va devoir s'éloigner encore plus loin pour se faire soigner. Ce n'est pas possible".

Désormais, les patients qui appellent le Samu la nuit sont redirigés vers quatre hôpitaux aux alentours. Pour ceux qui viennent spontanément aux urgences, un accueil minimum est assuré, mais les habitants sont appelés à ne plus s'y présenter. Cette fermeture, c'est un véritable coup dur pour Karine Humbert, cheffe par intérim des urgences d'Hénin-Beaumont. "Ça m'attriste beaucoup", dit-elle, déplorant la dégradation du service rendu à la population.

Manque de personnel et congés concentrés

Cette responsable n'a pas eu le choix, faute de personnel. Entre les arrêts maladie, les démissions et les difficultés pour recruter, "il manque six postes sur treize", explique-t-elle. De plus, le personnel restant est épuisé et les congés, habituellement étalés sur quatre mois ont tous été pris sur deux mois cette année. "Habituellement, les urgentistes prennent leurs vacances entre début juin et fin septembre. Là, toutes les vacances se sont concentrées sur juillet et août parce que début juin, personne ne savait si on pouvait ou pas prendre des vacances, et qu'avec possiblement une quatrième vague pour la rentrée, tout le monde s'est dit en septembre, on va être à nouveau sur le pont", précise Karine Humbert. 

Ces problèmes d'effectifs sont courants en France durant la période estivale, avec des urgentistes qui vont travailler jusqu'à 70 heures par semaine pour maintenir une activité.