En France, 900.000 personnes souffrent de la maladie d'Alzheimer, c'est 50 millions dans le monde. Ce jeudi, journée mondiale de cette maladie qui affecte entre autres la capacité de se souvenir, Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer, était l'invité de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour jeudi matin.
Rien à voir avec de la démence sénile. La maladie, connue depuis 1906, est désormais bien distincte de la notion de démence sénile. "On pensait que lorsqu'on vieillissait, on perdait un peu ses capacités jusqu'au jour où on s'est rendu compte que, les gens vivant de plus en plus longtemps, certains vivaient très bien jusqu'à des âges très avancés." Le médecin prend l'exemple de Jeanne Calment (morte à 122 ans, ndlr.) qui avait "une réflexion et des souvenirs" jusqu'à son décès. Conclusion : ceux qui avaient une soi-disant démence sénile étaient en fait malades. Dès 1985, on a ainsi commencé à définir des critères de la maladie d'Alzheimer.
L'accumulation d'une protéine en cause. Pratiquement, la maladie est due à l'accumulation d'une protéine entre les neurones. "C'est une protéine qu'on a tous, mais que certains d'entre nous éliminent beaucoup moins que d'autres. Elle a tendance avec le temps à s'accumuler à toute petite dose, à atteindre un certain seuil et à devenir toxique pour nos neurones", explique le spécialiste. Plusieurs pistes sont à l'étude pour tenter de guérir cette maladie dont il n'existe pour l'heure pas de traitement définitif mais "les recherches sont prometteuses", souligne Philippe Amouyel. "Pour traiter, il faut comprendre. On a compris que la maladie ne commence pas à partir du moment où les symptômes apparaissent. Elle met 10, 20 ou 30 ans pour s'installer et c'est probablement là qu'il va falloir prendre en charge les patients" à l'avenir.