C'est une promesse qui doit répondre à la crise sans cesse plus grande du monde hospitalier : jeudi, jour de mobilisation des personnels, Emmanuel Macron a annoncé pour mercredi prochaine un "plan d'urgence conséquent" à destination de ce secteur. Après déjà deux plans censés apaiser médecins, infirmiers et autres aides-soignants, annoncés par la ministre de la Santé Agnès Buzyn en juin et septembre, il faut désormais "redonner le moral aux hospitaliers", insiste sur Europe 1 vendredi Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF).
Relancer l'investissement dans l'hôpital
"Au-delà de la demande de telle ou telle prime, c'est finalement qu'on redonne du sens à l'engagement hospitalier", appuie le président de la FHF. Quelle est la marge de manœuvre de ce futur plan ? "Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est actuellement au Sénat, il y a moyen de faire bouger les chiffres pour qu'on donne plus d'oxygène et qu'on remette du vent dans les voiles du système".
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Les besoins se comptent selon lui "en milliards" : "On peut lancer un plan d'investissements supplémentaires pour l'hôpital de 1, 2 milliards d'euros par an." Et pour cause : "L'investissement a fléchi depuis huit ans. On ne renouvelle pas assez le matériel, on n'acquiert pas du matériel moderne… On n'aide pas la médecine hospitalière à faire la transition numérique. Il faut réinstaller un cycle bénéfique."
Une crise plus large
Avec sa réforme Ma santé 2022, "Emmanuel Macron voit juste mais doit mettre des moyens en face de ses ambitions" maintenant, poursuit Frédéric Valletoux. "Comment assure-t-on la transition ? Les tensions financières et les départs de l'hôpital interviennent aujourd'hui. Comment fait-on tout de suite parce que dans trois ans, ce sera pas un genou que l'hôpital aura à terre, mais deux. Il faut l'éviter, personne ne le souhaite."
Au-delà de ces annonces de court-terme, la crise semble plus profonde : "On a un système de santé à deux vitesses", pointe le directeur de la FHF. "On demande à l'hôpital de pallier la crise du système en général : les Français cherchent un médecin et vont là où la lumière est allumée, aux urgences. Il faut aussi réformer la médecine libérale, car les médecins généralistes sont aujourd'hui épuisés. Ce n'est pas que la crise de l'hôpital."