À la fois député La République en marche (LREM) de Charente et médecin urgentiste, Thomas Mesnier, a mis en évidence, mercredi soir, sur Europe 1, les efforts financiers annoncés par le gouvernement pour sauver l’hôpital public. Selon lui, les établissements sont confrontés à "une maladie chronique grave" et les annonces du Premier ministre Édouard Philippe, "un investissement sans précédent", qui "n'a jamais été fait jusqu'à présent", vont dans le bons sens.
Le chef du gouvernement a annoncé mercredi que l'État reprendrait 10 milliards d'euros de la dette des hôpitaux sur trois ans mais aussi que le budget des hôpitaux bénéficierait d'un coup de pouce d'1,5 milliard d'euros sur trois ans, dont 300 millions dès 2020. De son côté, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a promis qu'une prime annuelle de 800 euros net serait attribuée de manière "pérenne" à quelque 40.000 infirmiers et aides-soignants vivant à Paris et sa proche banlieue et gagnant moins de 1.900 euros par mois.
Un hôpital public malade
Thomas Mesnier juge que ces mesures vont "profondément redonner du souffle à notre hôpital public". Face à la déception affichée par de nombreux soignants après ces annonces, le député dit "comprendre la colère qui s'est exprimée depuis plusieurs mois" et "entend que [ce que propose le gouvernement, ndlr] ne soit pas suffisant". Mais explique qu'il faut être patient.
"On est en train d'inverser la tendance sur l'état de grand désarroi de notre hôpital public", explique-t-il, ajoutant que ces mesures constituent "une très bonne première étape pour redonner du souffle", sachant que "la maladie de l’hôpital publique ne date pas de deux ans mais de dix à vingt ans".
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Le député, qui est aussi coauteur avec Pierre Carli, chef du Samu de Paris, du Rapport sur les urgences, rappelle que des "mesures financières d'attractivité pour les personnels, mais aussi pour investir dans à l’hôpital public", ont été prises, ainsi que des "annonces sur la gouvernance".
"D'autres primes" pour les soignants en régions
Concernant les primes dédiés aux soignants vivant en Île-de-France, une mesure controversée, Thomas Mesnier justifie cette mesure par "un problème de pouvoir d'achat à Paris et en région parisienne auquel il était nécessaire de répondre". Il a également évoqué "d'autres primes, qui permettront d'améliorer le pouvoir d'achat des soignants en dehors de Paris".
Malgré ce geste financier, une nouvelle manifestation est prévue le mardi 17 décembre prochain pour défendre l'hôpital public.