Chuchotements à l'oreille (1280x640) Pixabay
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Cédric Chasseur
Dans "Sans Rendez-vous", sur Europe 1, le docteur Yves-Victor Kamami, médecin ORL, a évoqué les traitements possibles des acouphènes, qui touchent 5% de la population. 
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Il est difficile de traiter les acouphènes. C'est le constat du docteur Yves-Victor Kamami, invité de l'émission Sans Rendez-vous sur Europe 1. Pour ce médecin ORL, les chances de guérir d'un acouphène sont faibles. Mais "on peut diminuer les symptômes", rassure-t-il. Il faut pour cela en connaître les causes. 

Dater le début du problème

Les acouphènes, ce sont "des bruits parasites", comme "un sifflement ou un bourdonnement", commence par expliquer Yves-Victor Kamami, "qui va entraîner une gêne permanente pour le patient". Selon lui, environ 5% de la population serait touché par ce problème. La priorité, c'est de savoir de quand date le problème.

Si c'est récent, cela peut être dû "à une surdité brusque", détectable grâce à un audiogramme. Souvent, un traumatisme sonore peut en être la cause. La chute auditive, fréquente, est alors à traiter en urgence, "dans les dix jours". Si c'est ancien en revanche, et que cela ne provient que d'une oreille, alors il faut vérifier si ce n'est pas dû à "un kyste, une malformation vasculaire, ou une tumeur".  Enfin pour les acouphènes idiopathiques, dont on ne connaît pas la cause, le médecin reconnait "être un peu coincé" : "Il n'existe aucun traitement médicamenteux efficace à 100%."

Des médicaments peu efficaces

Il existe en effet presque autant de traitement qu'il existe de sorte d'acouphènes. Mais la majorité des médicaments ne font que "diminuer la gène sans traiter la cause directement", explique Yves-Victor Kamami. Les plus fréquents sont ceux provoqués par "un choc sonore dans un milieu professionnel". C'est-à-dire toutes les personnes exposées "à des sons de plus de 100 décibels", comme les ouvriers qui travaillent avec des marteaux-piqueurs, ou des soldats confrontés aux explosifs. 

Le stress peut aussi engendrer des acouphènes. "Les gens ont tendance à bloquer leur mâchoire, provoquant une petite luxation du ménisque de la mâchoire, l'articulation temporo-maxillaire" détaille Yves-Victor Kamami. Cela provoque alors "un petit déplacement qui peut entraîner une pression sur le nerf auditif". 

Des solutions pour réduire les acouphènes au silence

Il existe tout de même des solutions pour réduire l'impact des acouphènes sur la vie quotidienne. En cas d'urgence, il est possible d'être traité avec des anti-inflammatoires, "à base de cortisone, en injection ou par voie buccale". Sinon, "comme pour les plongeurs", Yves-Victor Kamami évoque la possibilité d'un traitement en caisson hyperbare, pour diminuer la pression sur le nerf auditif.

Lorsque l'articulation temporo-maxillaire est en cause, le médecin ORL peut agir avec un laser infrarouge. "Indolore et sans risque", son but est de diminuer l’inflammation provoquée par le déplacement du ménisque, en lui permettant de retrouver sa cavité. Un acte "médical, et non chirurgical", précise le professionnel de santé, qui permettra à la personne de retrouver une meilleure mobilité de sa mâchoire. L'amélioration, rapide, peut être visible "instantanément ou au bout de quelques heures". Réalisable dans n'importe quel cabinet d'ORL, cet acte coûte le prix d'une consultation. Mais comme pour les autres traitements, si cela permet de réduire les symptômes, "cela ne va pas faire disparaître définitivement les acouphènes".