Au Royaume-Uni, comme en France, depuis le 9 août, il faut un pass sanitaire pour accéder à certains lieux publics. Et ce n'est pas notre seul point commun en matière de lutte contre l'épidémie de coronavirus. Les Britanniques s'intéressent également à un traitement préventif contre le Covid-19, le Ronapreve, un traitement à base d'anticorps artificiels pour les personnes les plus à risques. Il vient d'être autorisé vendredi.
Administré après l'infection
Ce n'est pas un substitut au vaccin, précise l'Agence britannique du médicament, mais il sera prescrit en complément. Le traitement Ronapreve a été développé par la biotech américaine Regeneron, en partenariat avec le laboratoire Roche, pour prévenir les contaminations et réduire la probabilité d'être admis à l'hôpital. Administré par perfusion ou injection, il empêche la pénétration du virus dans les cellules.
"Le principal avantage de ce traitement est qu'il peut être administré après l'infection contrairement aux vaccins", explique Mohammed Khaled, médecin dans un hôpital du NHS, le système de santé publique britannique. "Si nous avons des patients qui ont un risque élevé de mourir du Covid et qu'ils sont infectés, nous pouvons toujours les traiter avec ce médicament. Il est important d'élargir notre arsenal dans la lutte contre le Covid et d'avoir différentes options que nous pouvons utiliser à différents moments de la progression de la maladie."
Et en France ?
"Le principal inconvénient de ce médicament est son coût, mais je crois que sauver une vie compte plus que quelques milliers de livres", poursuit le médecin britannique. Le traitement coûte entre 1.000 et 2.000 livres britanniques. Le gouvernement n'a pas encore indiqué qui seront les bénéficiaires du Ronapreve mais, selon les experts, il devrait être réservé aux personnes les plus vulnérables. Le ministre de la Santé a précisé qu'il sera disponible dès que possible.
En France, les personnes immunodéprimées, à risque élevé de développer une forme grave et chez qui les vaccins ne fonctionnent pas bien, pourront recevoir préventivement un traitement au Ronapreve, notamment si elles sont cas contact, comme l'a a annoncé vendredi 6 août la Haute autorité de santé (HAS). Ils bénéficieront d'une "autorisation d'accès précoce" à ce traitement "en prophylaxie pré-exposition ou post-exposition au Sars-CoV-2", indique-t-elle dans un communiqué.